Appel à action : allier gestion durable de la téléphonie mobile et intérêts économiques

Selon l’étude récente conduite par GSMA, 5 milliards de téléphones mobiles dorment dans les placards des entreprises. La gestion responsable des équipements mobiles est devenue une priorité pour les dirigeants mais peu d’entre eux ont enclenché une action significative pour réduire l’empreinte environnementale de cet équipement indispensable pour les collaborateurs et la bonne marche de leur entreprise.

Portrait Antoine Ceostrapp
Par Antoine de Verneuil Publié le 24 juillet 2024 à 4h30
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76%la fabrication de terminaux est responsable de 76% de l’empreinte carbone du numérique

Pourtant, en intégrant des pratiques durables dès l’approvisionnement, durant l’utilisation et jusqu’à la fin de vie des appareils, les entreprises peuvent non seulement diminuer leur empreinte carbone mais également optimiser leurs ressources et diminuer les dépenses associées. 8 leviers permettent de passer à l’action et d’opérer une transition vers un usage durable et financièrement intéressant :

  1. Opter pour des smartphones éco-responsables et/ou reconditionnés : Proposer aux collaborateurs d’opter pour des smartphones éco-responsables permet de s’engager dans des technologies plus durables. Une démarche qui peut s’additionner avec le réemploi : opter pour des smartphones reconditionnés permet de donner une seconde vie aux équipements et de réduire significativement l’empreinte carbone.  En effet, selon l’ADEME, cette action permet de réduire l’impact environnemental de 77 à 91% par rapport à un smartphone neuf.  Si le choix d’un smartphone reconditionné est souvent le levier le plus mis en avant médiatiquement dans la gestion durable, il est important d’en comprendre les contours réels. Ainsi, si l’impact environnemental est aujourd’hui considéré comme faible dans l’impact carbone, c’est qu’on ne tient pas compte des conditions de reconditionnement (provenance des smartphones et qualité des pièces détachées) et que la totalité de l’impact de la fabrication du smartphone est attribué à son premier propriétaire et non à celui qui l’achète reconditionné. C’est donc un levier à relativiser !
  2. Proposer des accessoires selon la demande : Fournir des accessoires en fonction du besoin du collaborateur permet de réduire la quantité de déchets. En effet, s'il est déjà équipé, il n’est pas nécessaire de consommer plus de matériel.
  3. Choisir un transporteur neutre en carbone : De plus en plus de transporteurs s'engagent dans la neutralité carbone, pour réduire leur impact environnemental. Par exemple, Chronopost a atteint 25 % de colis livrés en véhicules à faibles émissions en 2022 et vise 1 colis sur 2 en 2025.
  4. Protéger les appareils pour augmenter leur durée de vie : Selon une étude SquareTrade, 5761 écrans de smartphones se cassent chaque heure. Une surconsommation qui pourrait être évitée en équipant ses collaborateurs de coques et des protections d’écran.
  5. Réparer son smartphone quand c’est possible : Les résultats de l’étude réalisée par les membres du collectif GreenIT indiquent que la fabrication de terminaux est responsable de 76% de l’empreinte carbone du numérique en France. Réparer un téléphone permet de contribuer à diminuer la quantité de déchets électroniques et augmente la durée de vie du smartphone.
  6. Prolonger la détention des smartphones : Une étude réalisée par Fairphone indique que la conservation d'un smartphone pendant 5 ans au lieu de 3 ans peut entraîner une diminution de son empreinte carbone de 31 %. Ainsi, suggérer aux employés de conserver leur appareil le plus longtemps possible peut avoir un réel impact écologique. Cela est par exemple possible en  se positionnant sur un mode de consommation basé sur l’usage.
  7. Choisir des abonnements mobiles sans smartphones : Certains opérateurs mobiles proposent des offres avec des renouvellements fréquents pour inciter les utilisateurs à passer au modèle supérieur afin de les réengager dans la durée. Pourtant l'usage du téléphone reste le même. En séparant les deux, on peut ainsi garder son téléphone en fonction de son cycle de vie et non d’un contrat sans réalité environnementale.
  8. Recycler ou donner une seconde vie au smartphone : Selon  l’Ademe, un smartphone neuf engendre 31kg de Co2 et selon le cabinet Deloitte, il serait responsable de 85 kg de Co2. De nombreuses solutions existent pour recycler son matériel afin de lui redonner une seconde vie s’il n’est pas en bon état. En revanche, si il est fonctionnel, il est important de lui permettre d’augmenter sa durée de vie afin de limiter les déchets électroniques. Et cela, que vous ayez choisi un smartphone neuf ou reconditionné !

En mettant en œuvre ces stratégies, les entreprises peuvent adopter une gestion responsable de la téléphonie mobile en entreprise et ainsi avoir une approche durable sur le cycle de vie de leurs équipements. Opter pour des pratiques plus durables leur permet de participer activement à la réduction des déchets électroniques et à la préservation des ressources naturelles… Bien que la plupart des acteurs soient favorables à cette orientation, cette démarche vertueuse implique une remise en question des schémas déjà en place dans les organisations et un investissement de ressources humaines internes ou externes.

Néanmoins, instaurer ces pratiques est indispensable pour l'environnement et dans un contexte de hausse des coûts, elle permet de réaliser des économies significatives : entre 40 et 50 % sur ce poste. C'est donc un investissement à long terme, mais qui s'avérera bénéfique pour tous dans quelques années.

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Portrait Antoine Ceostrapp

CEO et fondateur de Strapp

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