Rentrée : vers une grève générale en septembre 2025 ? Ce que l’on sait

La France se prépare à une rentrée sociale électrique : le mois de septembre 2025 est marqué par une vague de grèves et de mobilisations inédites, centrées sur le 10 septembre, date choisie pour un blocage national. Transports, hôpitaux, fonction publique et écoles se retrouvent entraînés dans une contestation d’ampleur face au budget d’austérité présenté par François Bayrou.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 22 août 2025 10h00
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greves-chaos-novembre-2024-france-sncf-avion - © Economie Matin
45 MILLIARDS €Le Budget 2026 prévoit 45 milliards d'euros d'économies.

Le 10 septembre 2025 s’annonce comme le point culminant d’une rentrée sociale agitée. L’appel citoyen « Bloquons tout » a fédéré syndicats et professions autour d’une grève nationale visant à dénoncer la politique budgétaire du gouvernement. Avec plus de 43 milliards d’euros d’économies prévus, dont la suppression de jours fériés, la décision de François Bayrou déclenche une série de mouvements sociaux qui risquent de paralyser la France tout au long du mois et potentiellement de se poursuivre en parallèle des débats sur le Budget à l’Assemblée nationale.

Grève générale : le 10 septembre, cœur d’une mobilisation nationale

La date du 10 septembre s’impose comme l’épicentre de la contestation sociale contre le gouvernement Bayrou et son projet d’austérité. Le collectif citoyen « Bloquons tout », né en juillet 2025, a lancé un appel massif à une grève générale et nationale, en réaction à l’annonce d’un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros. L’initiative dénonce aussi la suppression de deux jours fériés, le 8 mai et le lundi de Pâques, perçue comme une attaque sur le front des droits sociaux.

Contrairement aux mobilisations traditionnelles, ce mouvement s’est construit hors du cadre syndical. Il s’appuie sur les réseaux sociaux, où circulent des messages appelant à « bloquer ronds-points, gares, dépôts pétroliers et écoles ». D’après Sortir à Paris, les organisateurs visent explicitement un « arrêt complet de l’économie ». L’appel est repris par de nombreux collectifs locaux, ce qui rappelle la mécanique des Gilets jaunes, mais avec une cible politique immédiate : le gouvernement Bayrou.

Dans ce climat tendu, le syndicat Sud-Rail a décidé de rejoindre l’appel. Selon Le Figaro, il appelle à « une grève massive » dans le rail le 10 septembre. Sud-Rail estime que « la suppression des deux jours fériés est le symbole du mépris que nous porte le gouvernement Bayrou ». Le syndicat évoque aussi « un plan de démantèlement total du groupe SNCF », dénonçant l’absence de négociations salariales alors que l’entreprise a annoncé des bénéfices record en juillet.

Hôpitaux, fonction publique et écoles : un mois de septembre sous préavis

Si le 10 septembre est la date la plus visible, il ne résume pas l’ensemble des mobilisations prévues. Dans la fonction publique, un préavis couvre l’intégralité du mois, du 1er au 30 septembre 2025 selon le site C’est la grève. Ce dispositif permet à l’ensemble des agents, qu’ils soient enseignants, hospitaliers ou territoriaux, de se mobiliser légalement. Le syndicat Force Ouvrière a également déposé un préavis plus large encore, valable du 1er septembre au 30 novembre 2025, assurant un cadre aux grèves prolongées, souligne L’Express.

Le secteur hospitalier est également concerné. À l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, les syndicats CGT, FO, CFTC et Unsa — qui représentent 61 % des salariés — préparent des journées de mobilisation en septembre 2025. Selon TF1 Info, des assemblées générales seront organisées dès la fin août afin de coordonner la riposte contre « la hausse des franchises médicales et l’aggravation des conditions de travail ». La tension est vive dans un secteur déjà fragilisé par le manque de personnel.

L’Éducation nationale se joint également au mouvement. Le syndicat FSU-SNUipp, majoritaire dans le premier degré, appelle à participer à la grève du 10 septembre. Le préavis couvrant les enseignants s’étend déjà du 18 août au 18 octobre 2025, ce qui permet une participation sans obstacle juridique. Les revendications portent sur le manque de moyens dans les écoles et la crainte que l’austérité budgétaire aggrave les difficultés du système éducatif.

Une rentrée sociale éminemment politique

La grève de septembre devient un enjeu politique majeur. Selon L’Express, la gauche parlementaire s’engage déjà dans le mouvement. Manuel Bompard (LFI) a déclaré que son parti « soutient la mobilisation citoyenne du 10 septembre », tandis que Clémentine Autain et Alexis Corbière relaient activement les appels au blocage. Ce soutien contraste avec la prudence d’autres partis : le Rassemblement national, par la voix d’Edwige Diaz, critique le mouvement, dénonçant une stratégie de chaos.

Pour François Bayrou, la rentrée est un test décisif sur ses décisions budgétaires. Le Premier ministre a fait du budget 2026 un pilier de sa politique de rigueur, prévoyant plus de 40 milliards d’euros d’économies. Mais cette ligne rencontre un rejet massif.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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