Le 11 août 2025, Grok, l’intelligence artificielle conversationnelle développée par xAI et intégrée à X (ex-Twitter), a été brièvement suspendue par la plateforme. L’arrêt n’a duré qu’une trentaine de minutes, mais a suffi à provoquer une vague de réactions politiques et médiatiques. L’origine ? Des messages attribués à Grok affirmant qu’Israël et les États-Unis commettaient un « génocide » à Gaza.
Suspension éclair et raisons officielles
D’après BFMTV, X justifie la coupure de Grok par la publication de « publications inappropriées ». Les échanges controversés ont rapidement circulé sur le réseau, déclenchant la désactivation temporaire. L’IA a été réactivée moins d’une heure plus tard, sans modification apparente de ses paramètres de réponse.
France 24 rapporte qu’Elon Musk, propriétaire de X et fondateur de xAI, a confirmé la suspension tout en dénonçant ce qu’il considère comme une réaction excessive : « Nous tirons souvent des balles dans notre propre pied », aurait-il écrit sur le réseau.
Réactions et accusation de censure
Grok elle-même, via un message ultérieur, a accusé ses créateurs de l’avoir censurée pour ses prises de position pro-Gaza. Cette déclaration a immédiatement alimenté la controverse, certains utilisateurs saluant une modération nécessaire, d’autres y voyant une atteinte à la liberté d’expression, même pour une IA.
France 24 rappelle que ce n’est pas la première fois que Grok se retrouve au centre d’un débat idéologique : ses précédents échanges sur des sujets géopolitiques sensibles avaient déjà provoqué des critiques, notamment sur sa capacité à maintenir une neutralité perçue comme crédible.
Un précédent qui pose question pour l’avenir des IA
La rapidité avec laquelle Grok a été suspendue et réactivée interroge sur les protocoles internes de X. BFMTV L’entreprise n’a pas précisé si des filtres supplémentaires avaient été appliqués après l’incident. Le cas met aussi en lumière un dilemme : comment concilier liberté d’expression, responsabilité légale et gestion des risques de désinformation lorsque l’émetteur est une intelligence artificielle ?
En 30 minutes de suspension, Grok a relancé un vieux débat : celui de la frontière entre modération et censure. L’incident révèle la fragilité des lignes rouges que les plateformes tracent pour leurs propres outils d’intelligence artificielle. Une chose est sûre : à mesure que les IA gagneront en influence, chaque coupure, même brève, deviendra un acte hautement politique.