Dans un geste à la fois ferme et stratégique, les États membres de l’Union européenne, à l’exception notable de la Hongrie, ont donné leur feu vert à une mesure de rétorsion d’envergure contre les États-Unis. Le paquet, évalué à 93 milliards d’euros, constitue la riposte la plus massive jamais préparée par Bruxelles dans le cadre d’un contentieux commercial transatlantique.
Guerre douanière : l’UE s’accorde sur les contre-mesures face à Trump

Cette décision, validée le 24 juillet 2025, intervient à un moment clé : l’administration Trump menace d’imposer un tarif uniforme de 30 % sur l’ensemble des produits européens, avec une entrée en vigueur programmée pour le 1er août. En guise de réponse, les Européens mettent en place un arsenal tarifaire ciblant un large éventail de produits américains : automobiles, aéronautique, vins, ainsi que des équipements médicaux et électriques. Si aucun compromis n’est trouvé, ces droits de douane entreront en application le 7 août.
Un message clair à Washington : l’UE ne se laissera pas faire
Ce contre-pouvoir commercial, voulu par la Commission européenne, a été conçu comme un levier de négociation. En rassemblant deux listes initialement distinctes dans un unique ensemble cohérent, Bruxelles entend rendre sa riposte « plus claire, plus simple et plus forte », selon les termes cités dans l’article d’Euractiv daté du 24 juillet 2025. Il s’agit de faire pression sur Washington pour obtenir un accord qui limiterait les droits de douane à 15 %, soit le niveau consenti par les États-Unis au Japon dans un accord bilatéral récent.
Le porte-parole de la Commission pour le commerce, Olof Gill, a d’ailleurs souligné devant la presse que Bruxelles considérait qu’un compromis était « à portée de main », tout en ajoutant que l’UE travaillait activement à « le livrer pour les citoyens, les entreprises et les consommateurs européens », cite le média.
Une réponse à la guerre des douanes lancée par Donald Trump
Jusqu’ici, l’Union européenne s’était abstenue de répondre frontalement aux décisions unilatérales de Donald Trump. Ce dernier a pourtant déjà imposé des droits de 50 % sur l’acier et l’aluminium, 25 % sur les véhicules, et une taxe générale de 10 % sur 70 % des exportations européennes vers les États-Unis, représentant 370 milliards d’euros.
En regroupant ses forces diplomatiques et économiques dans une réponse cohérente, l’Union espère stabiliser la relation transatlantique sans entrer dans une spirale conflictuelle. L’objectif est clair : ramener les droits à un seuil acceptable tout en préservant les intérêts industriels du continent.
