Impôts 2025 : corrigez vos erreurs de déclaration avant le 3 décembre

Ce dispositif, en place depuis 2012, permet de modifier de manière autonome les informations déclarées : montants de revenus, charges, réductions d’impôt, crédit d’impôt, et même impôt sur la fortune immobilière (IFI). Selon les chiffres communiqués par la Direction générale des finances publiques (DGFiP), 600 000 contribuables ont utilisé cette fonctionnalité en 2024.

Erreurs et oublis : que pouvez-vous corriger ?

Le service en ligne permet de rectifier l’essentiel, mais pas tout. Ainsi, il est possible de :

Modifier les montants saisis (revenus perçus, charges, dépenses éligibles à réduction…).
Ajouter ou supprimer des cases cochées, comme celles liées aux dons, aux travaux ou à la garde d’enfants.
Corriger un oubli sur l’IFI ou un crédit d’impôt pour la transition énergétique.

En revanche, certaines informations sensibles sont exclues de la téléprocédure.

Il s’agit notamment :

Des changements de situation familiale (mariage, Pacs, divorce, décès).
Du changement d’adresse.
De la mise à jour de l’état civil.

Dans ces cas, le contribuable doit envoyer une réclamation écrite via son espace personnel, ou contacter son centre des finances publiques, voire se déplacer au guichet. Cette démarche reste possible jusqu’au 31 décembre 2027 pour les revenus 2024.

Le fisc peut-il refuser une correction ?

Oui, dans certains cas. Une nouveauté est à signaler depuis l’an dernier. L’administration fiscale se réserve le droit de refuser une correction, en particulier lorsque celle-ci conduit à :

Une diminution de l’impôt dû.
Une création ou augmentation de crédit d’impôt.

Ainsi, le Trésor Public peut exiger des justificatifs ou bloquer la modification.

Cette possibilité est née à la suite d’un arrêt de la Cour administrative d’appel de Paris en juillet 2024, dans une affaire de fraude impliquant un couple victime d’une pyramide de Ponzi. L’administration souhaite ainsi limiter les abus tout en cadrant juridiquement le droit à correction.

Impôts et droit à l’erreur : quelles sanctions en cas de rectification ?

Le droit à l’erreur, principe instauré pour protéger les contribuables de bonne foi, reste au cœur du dispositif. En cas de correction spontanée, le contribuable peut :

Éviter la majoration de 10 % normalement applicable en cas de redressement.
Réduire les intérêts de retard de moitié, soit 0,10 % par mois au lieu de 0,20 %.

Attention toutefois : cette clémence ne s’applique ni aux récidivistes, ni aux fraudeurs caractérisés. Le fisc conserve toute latitude pour lancer une procédure de contrôle si une incohérence persiste.

Un outil réservé aux télédéclarants : les déclarants papier devront patienter

Le service en ligne n’est accessible que pour les déclarations effectuées sur Internet. Les foyers ayant opté pour la version papier doivent :

Rédiger une réclamation dans leur espace particulier ou par courrier.
Fournir les pièces justificatives nécessaires.
Effectuer leur demande avant le 31 décembre de la deuxième année suivant la mise en recouvrement (soit, pour l’impôt sur les revenus 2024, avant le 31 décembre 2027).

Recalcul de l’impôt et remboursement : que se passe-t-il après la correction ?

Une fois la modification validée, un nouvel avis d’imposition est émis. Si l’impôt recalculé est inférieur, le remboursement est effectué rapidement. En revanche, si le montant augmente, un délai de paiement est précisé sur l’avis actualisé. Et si vous faites plusieurs erreurs ?

Pas de panique. La DGFiP indique sur le site impots.gouv.fr : « Vous pouvez corriger votre déclaration en ligne autant de fois que souhaité jusqu'à la date de fermeture du service ».