Le Medef hausse le ton contre le spectre d’un retour de l’ISF : son président Patrick Martin a dénoncé une mesure qu’il juge « ravageuse pour l’économie ».
Impôts : Les patrons ne veulent pas du retour de l’ISF

Le 27 août 2025, lors de la 7ᵉ Rencontre des entrepreneurs de France (REF) organisée à Roland-Garros, le président du Medef, Patrick Martin, a rejeté avec vigueur l’idée d’un rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Une déclaration ciblée vers Matignon, alors que le gouvernement prépare le budget 2026 et que plusieurs partis de gauche plaident pour une taxation accrue des riches afin de réduire les inégalités et financer les services publics.
La ligne rouge du Medef face à l’ISF et aux taxes sur la fortune
Lors de son discours d’ouverture, Patrick Martin a pris soin d’alerter les pouvoirs publics : « Sous la menace d’un retour déguisé de l’ISF, nos entreprises familiales retiennent aujourd’hui plus encore leurs investissements (...) Je veux être clair : quelle qu’en soit la forme, un retour de l’ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons », a-t-il déclaré selon 20 Minutes
Le patron du Medef a aussi fustigé une contradiction qu’il estime insupportable : « On ne peut pas appeler à plus de production le matin, et taxer encore plus les actionnaires l’après-midi », relaye TF1 Info. Dans son analyse, l’instabilité fiscale découragerait l’investissement productif et nuirait directement à la compétitivité des entreprises françaises.
L’ISF, sa suppression et le basculement vers l’IFI
L’Impôt de solidarité sur la fortune avait été supprimé en 2018 par Emmanuel Macron, remplacé par l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI). Ce changement a réduit l’assiette taxable en ne visant plus que les patrimoines immobiliers supérieurs à 1,3 million d’euros. Selon les données de Bercy publiées à l’époque, la suppression de l’ISF représentait une perte annuelle d’environ 3,2 milliards d’euros pour les finances publiques.
L’exécutif justifiait cette mesure par l’objectif de favoriser l’investissement des riches contribuables dans les entreprises plutôt que dans la pierre. L’idée centrale était d’encourager la création de valeur et d’emplois. Pourtant, plusieurs rapports parlementaires et études économiques ont depuis pointé un effet limité sur l’investissement productif. Et ce alors que la suppression de l’ISF a permis aux grandes fortunes d’éviter plus de 10 milliards d’euros d’impôts.
