Emploi : l’intérim ne s’est jamais aussi bien porté

À fin 2022, on comptait plus d’intérimaires qu’à fin 2019

L’emploi, croît-il surtout grâce à l’intérim ? À la lecture du dernier bilan annuel de Prism'emploi, on peut en effet le conclure. Si l’emploi salarié global a progressé de 2,2% en 2022, l’emploi intérimaire, quant à lui, a progressé de 5,1% par rapport à 2021. Avec 784.900 équivalents temps plein (dont 38.090 créés en 2022), cette forme d’emploi dépasse même de 2,6% (soit +20.000 ETP) son niveau de fin 2019, juste avant l’arrivée du Covid-19.

Dans un contexte où les secteurs de l’industrie, du commerce et des services ont vu leur part relative s’apprécier au sein de l’intérim, les métiers d’employés (+14,3%) et d’ouvriers qualifiés (+4,5%) ont bénéficié de la dynamique, observe Prism’emploi. Les cadres et professions intermédiaires (+3,8%) et ouvriers non qualifiés (+2,9%) se sont, quant à eux, développés à un rythme moins soutenu. Quant aux types de contrats de travail, la part des CDI intérimaire (CDII) s’établit à 6,3%. La croissance des CDII s’élève à 1,6%, soit un rythme plus modeste que celui des intérimaires en contrat de travail temporaire (+5,3%).

Prism'emploi propose d’assouplir le recrutement des seniors en intérim

À l’occasion de ce bilan annuel, Prism'emploi propose par ailleurs d’assouplir le recrutement des seniors en intérim. (Actuellement, recruter une personne de plus de 55 ans en intérim n’est possible que pour remplacer un salarié absent ou en cas d'accroissement temporaire d'activité.) Prism’emploi rappelle qu’aujourd’hui, le taux d’emploi des seniors (55-64 ans) atteint seulement 53,8%, selon les chiffres publiés par la Dares en avril 2022. Surtout, alors qu’il atteint désormais 73,3% pour les 55-59 ans, il n’est plus que de 33,1% pour les 60-64 ans.

« En facilitant le recrutement de seniors en intérim, les entreprises de travail temporaire permettent aux entreprises utilisatrices de satisfaire des besoins liés à des projets ponctuels pour des emplois parfois difficiles à pourvoir car nécessitant beaucoup d’expérience », fait valoir l’organisation professionnelle. Quant aux salariés eux-mêmes, travailler plus longtemps leur permettrait de cotiser davantage pour leur retraire.