L’intérim en baisse, faut-il paniquer ?

Dans un marché de l’emploi français présentant une stabilité globale, l’intérim connaît un recul pour le troisième trimestre consécutif. Ce secteur, souvent considéré comme un indicateur avancé de l’économie, a enregistré une baisse tandis que le secteur de la construction et le tertiaire non marchand marquent également un pas en arrière.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Aurélien Delacroix Publié le 6 novembre 2023 à 15h00
intérim
17.700Le secteur privé a perdu 17.700 postes au troisième trimestre.

Alors que l'emploi salarié privé maintient son cap avec une quasi-stabilité au troisième trimestre, l'intérim affiche un repli de 1,9%, perdant ainsi 15.300 postes. Ce recul, qui s’inscrit dans la continuité des diminutions des trimestres précédents (-0,5 % au deuxième trimestre et -2,5 % au premier), porte le secteur légèrement en deçà de son niveau d'avant la crise sanitaire, avec un écart de -0,5%. Ce phénomène de baisse contraste avec l’emploi salarié privé qui, dans son ensemble, dépasse le niveau pré-pandémique de 6,0%, soit une augmentation de 1,2 million d'emplois. Malgré la perte de 17.700 postes dans le secteur privé au troisième trimestre, représentant une baisse de 0,1%, le bilan annuel reste positif avec 138.800 emplois supplémentaires par rapport à l'année précédente.

L’emploi intérimaire, un baromètre en demi-teinte

L'industrie, quant à elle, semble tirer son épingle du jeu avec une légère hausse de 0,2 %, ce qui représente l’ajout de 6.400 postes. Depuis la fin de l’année 2019, le secteur industriel affiche une progression de 2,2 %, soit 68.300 emplois nets créés. La construction, en revanche, enregistre une diminution de l'emploi salarié privé de -0,3% au troisième trimestre 2023, après avoir déjà connu un déclin de -0,5% au trimestre précédent.

Malgré cette récente baisse, le secteur reste en avance sur son niveau de fin 2019 avec une hausse de 7,1 %, équivalant à 104.400 emplois. Le tertiaire marchand (hors intérim) reste stable, mais c’est le tertiaire non marchand qui voit une légère diminution de -0,2%, soit -4.200 emplois pour ce même trimestre, restant néanmoins au-dessus de son niveau de fin 2019 avec une augmentation de 4,3%.

Un chômage légèrement en hausse

Ces différentes évolutions de l'emploi s'inscrivent dans un contexte de légère hausse du chômage en France. La Dares rapporte une augmentation de 0,6% du nombre de demandeurs d'emploi au troisième trimestre, soit 17.400 personnes supplémentaires inscrites à Pôle emploi, franchissant le seuil des 3 millions. Sur une année cependant, la tendance du chômage est à la baisse avec 120.000 demandeurs d'emploi en moins par rapport à l'été 2022, marquant un recul de 3,8%.

La croissance française connaît elle aussi un ralentissement, confirmé par l'Insee, à 0,1% contre 0,6% au trimestre précédent. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, reste cependant optimiste, soulignant que l'économie française « se tient » et que les objectifs de croissance pour 2023 ont été atteints, avec une anticipation de baisse de l'inflation qui devrait aider à atteindre les projections pour 2024.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «L’intérim en baisse, faut-il paniquer ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis