Meta franchit une étape décisive dans l’usage de l’intelligence artificielle : dès décembre 2025, les conversations avec ses assistants IA seront exploitées pour personnaliser contenus et publicités.
Meta va lire vos conversation avec son IA pour cibler sa pub
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Published on 2 octobre 2025 7h08
62 MILLIARDS $Meta a enregistré un bénéfice net de 62 milliards de dollars en 2024.
Le 1er octobre 2025, Meta a confirmé qu’à partir du 16 décembre 2025, les échanges entre utilisateurs et ses IA intégrées à Facebook, Instagram et Messenger serviront à affiner recommandations et ciblages publicitaires. Présentée comme une avancée vers des expériences plus “pertinentes”, cette décision pose de sérieuses questions de confiance. L’usage des conversations IA par Meta, sans possibilité réelle d’opt-out, soulève un enjeu majeur pour tous ceux qui souhaitent préserver leurs données personnelles.
Meta va exploiter vos conversations avec son intelligence artificielle
Meta a officialisé que les conversations IA seront analysées pour enrichir ses systèmes de personnalisation. Selon un porte-parole de l’entreprise, « à partir de décembre, nous utiliserons les conversations IA pour rendre nos publicités et contenus plus pertinents », détaille Le Figaro. L’annonce concerne potentiellement 3,9 milliards d’utilisateurs actifs mensuels de ses plateformes. L’entreprise affirme que les dialogues générés via texte, image ou voix alimenteront directement ses algorithmes, aux côtés des traditionnels “likes” et abonnements.
Le calendrier est précis : une notification apparaîtra le 7 octobre 2025, puis le changement sera effectif le 16 décembre 2025. Selon Reuters, les marchés européens, le Royaume-Uni et la Corée du Sud ne sont pas inclus au lancement initial, en raison de contraintes réglementaires qui protègent mieux les utilisateurs, les données et les internautes. Cependant, pour le reste du monde, l’usage sera activé par défaut. The Verge souligne qu’il sera impossible de désactiver cette collecte si l’on utilise Meta AI, même si des réglages publicitaires standards resteront accessibles.
Une collecte de données qui redessine la frontière de la vie privée
Meta a insisté sur le fait que certaines catégories de données ne seront pas exploitées : santé, religion, orientation sexuelle, race ou opinions politiques. « Meta s’engage à respecter la confidentialité des conversations tout en exploitant leur potentiel publicitaire », a rappelé le groupe dans un communiqué repris par Boursorama. Pourtant, d’autres informations sensibles circulent. Business Insider et Fortune ont révélé que des contractuels de Meta pouvaient avoir accès à des extraits de conversations privées pour des tâches de vérification. L’entreprise assure avoir mis en place des règles strictes, mais cette pratique interroge sur la protection réelle de la vie privée.
De plus, l’interconnexion des comptes via l’Accounts Center permet aux données collectées dans une application d’influencer les contenus proposés dans une autre. Un échange avec Meta AI sur Messenger pourrait donc affecter les publicités vues sur Instagram ou Facebook, selon The Verge.
Pourquoi l’usage de l’intelligence artificielle par Meta inquiète
En septembre 2024, Meta avait déjà lancé ses “IA Conversations”, intégrées aux messageries, utilisées par plus d’un milliard de personnes. L’évolution de 2025 confirme que la stratégie n’est pas seulement fonctionnelle mais avant tout commerciale. Selon TechCrunch, ces données issues des conversations IA pourraient aussi inclure celles générées par des appareils comme les lunettes connectées Ray-Ban Meta. L’entreprise construit ainsi un écosystème global, où chaque interaction devient une ressource pour affiner le profil publicitaire des utilisateurs.
Les analystes estiment que ce virage risque de renforcer la dépendance des utilisateurs, tout en accentuant la vulnérabilité des données. « Les utilisateurs doivent comprendre que leurs échanges avec l’IA deviennent une source de données commerciales », a averti un expert cité par Boursier. Face à cette captation systématique, ceux qui souhaitent protéger leur vie privée n’ont qu’une option claire : éviter l’usage des IA de Meta. Car au-delà de l’innovation technologique, il s’agit bien d’un contrôle accru de l’attention et de la consommation.