Appel au boycott de Netflix : Musk relance la guerre culturelle

Elon Musk appelle à boycotter Netflix, accusant la plateforme de promouvoir des contenus inadaptés aux enfants. Ce mot d’ordre viral, lancé début octobre, relance le débat sur la représentation des identités transgenres dans les séries jeunesse. Retour sur une polémique médiatique aux répercussions économiques et culturelles.

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By Rédaction Published on 3 octobre 2025 10h10
Netflix Musk
Appel au boycott de Netflix : Musk relance la guerre culturelle - © Economie Matin
227Elon Musk compte près de 227 millions d’abonnés sur X.

Le 1er octobre 2025, Elon Musk a déclenché une nouvelle controverse en incitant publiquement ses millions d’abonnés à résilier leur compte Netflix. Dans une série de publications virales, l’homme d’affaires a critiqué la diffusion d’un dessin animé mettant en scène un personnage transgenre. Ce boycott massif, motivé par des raisons éducatives et familiales selon lui, alimente une vive polémique. L’épisode révèle une fois encore la sensibilité croissante autour des contenus destinés à la jeunesse et les tensions sociétales qui en découlent.

Un appel au boycott aux allures de croisade médiatique

Dès les premières heures du mois d’octobre, Elon Musk s’en est pris frontalement à Netflix sur son réseau X (anciennement Twitter), exhortant ses abonnés à « résilier Netflix pour la santé de [leurs] enfants », selon ses propres termes publiés le 1er octobre 2025. Il a enchaîné pas moins de 26 publications ou repartages en seulement trois jours, démontrant une volonté assumée d’imposer son message.

Ce mot d’ordre vise plus particulièrement la série d’animation Dead End: Paranormal Park, déjà arrêtée en 2023, mais toujours accessible sur la plateforme. Le programme met en scène un adolescent transgenre de 17 ans, Barney Guttman. Cette figure centrale du récit, incarnée vocalement par Zach Barack, a suscité les critiques du patron de Tesla et SpaceX, qui accuse la série de promouvoir une forme de « propagande » auprès d’un jeune public.

Le créateur de la série, Hamish Steele, a immédiatement répliqué en dénonçant des propos mensongers. Il a affirmé dans une déclaration publiée par HuffPost le 2 octobre 2025 : « Ce ne sont que mensonges et calomnies ! Netflix ne fait PAS de promotion pour le moment ! ». Il a également révélé avoir reçu de nombreux messages à caractère homophobe et antisémite à la suite des propos d'Elon Musk.

Une série ciblée pour sa représentation transgenre

Le cœur de la controverse repose sur la présence d’un personnage transgenre, point de friction entre la vision inclusive des auteurs et les critiques idéologiques émises par Elon Musk. La série visée, produite entre 2022 et 2023, se compose de 20 épisodes et suit les aventures surnaturelles de jeunes héros dans un parc d’attractions hanté.

Barney, protagoniste transgenre, est présenté comme un adolescent tentant de s’émanciper d’un environnement familial conservateur. Sa transition est évoquée dans l’intrigue de manière frontale mais bienveillante. Cette dimension a été saluée par de nombreux critiques, mais elle constitue précisément la raison du rejet d'Elon Musk, qui estime que ce type de contenu ne convient pas aux plus jeunes.

Répercussions économiques et pression sur la plateforme

La campagne d'Elon Musk n’est pas restée sans conséquence pour Netflix. L’action de l’entreprise a reculé de 2,9 % le 2 octobre, pour atteindre 1 136 dollars, après avoir déjà chuté de 2,3 % la veille. Cette baisse est en partie attribuée aux appels au boycott amplifiés par la notoriété du milliardaire, qui compte près de 227 millions d’abonnés sur X.

Cette offensive numérique s’inscrit dans une série d’initiatives menées par Elon Musk contre ce qu’il qualifie de contenus « woke ». Il affirme avoir lui-même résilié son abonnement Netflix, et encourage ses fans à en faire autant. La viralité de son mot-clé « Cancel Netflix » a déclenché une vague de recherches sur le sujet dans les moteurs de recherche, ce qui illustre la portée de sa communication.

En parallèle, Netflix n’a pas publié de réponse officielle à ce jour. La plateforme a historiquement défendu une politique de diversité dans ses productions jeunesse, mais la pression exercée pourrait entraîner une évolution stratégique dans ses prochains contenus destinés aux familles.

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