Le taux global de l’absentéisme a repris sa progression en France, passant de 4,59% en 2016 à 4,72% en 2017. C’est 17,2 jours d’absence par an et par salarié, contre 16,8 jours en 2016, apprend-on d’une enquête Ayming-Kantar TNS réalisée en partenariat avec AG2R La Mondiale.
Absentéisme : un écart important entre les hommes et les femmes
« Les salariés français s’absentent davantage au travail » : ce résumé global de la situation est certes vrai, il cache néanmoins un grand nombre de nuances et de cas de figure, comme le révèle une enquête Ayming-Kantar TNS réalisée en partenariat avec AG2R La Mondiale. Le taux d’absentéisme varie tout d’abord en fonction du secteur d’activité. Si la santé, l’industrie et le commerce voient leur absentéisme augmenter (5,31%, 3,94% et 4,86% respectivement), celui constaté dans le secteur des services continue à diminuer (4,84% contre 5,48% l’année précédente).
Autre enseignement de cette enquête : l’absentéisme est plus marqué chez les femmes : 5,30% contre 3,54% chez les hommes. Selon les spécialistes d’Ayming, cet écart s’explique par le fait que les femmes occupent des postes générateurs de problèmes de santé plus importants (troubles musculo-squelettiques). De plus, en dépit des évolutions sociétales, les femmes gèrent toujours plus de charges domestiques. Elles sont également plus en situation monoparentale que les hommes. Moins reposées, davantage exposées, leur santé est fragilisée, et leur guérison est plus difficile.
L'absentéisme est dû en partie au faible engagement dans l'entreprise
Sans surprise, l’absentéisme augmente avec l’âge, et l’écart est très marqué entre les jeunes et les plus de 55 ans : 3,23% pour les premiers contre 7,11% pour les seconds. Ce taux d’absentéisme très élevé des salariés de plus de 55 ans est dû tant à la fréquence de leurs absences qu’à la longueur de leurs arrêts de travail (maladies graves et lenteur de rémission sur des maladies plus classiques). En effet, 45% de leurs absences sont de longue durée (plus de 1 mois d’arrêt consécutif).
Les jeunes s’absentent quant à eux pour des causes moins graves mais le font plus souvent. Seuls 60% des jeunes se déclarent « toujours présents », contre 78% des seniors. Selon les spécialistes d’Ayming, ce phénomène est plus lié à un désengagement au poste (du fait d’une faible ancienneté) qu’à des maladies graves. Le taux d’absentéisme est effectivement toujours plus élevé pour les salariés arrivés dans l’année que pour ceux d’une ancienneté plus grande.