Apple, en mal d’innovation, s’effondre à Wall Street, et le Dow Jones avec

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Par Laure De Charette Modifié le 18 avril 2013 à 4h53

Plus grand sera le succès, plus forte sera la chute ?Alors que l'action d'Apple avait dépassé les 700 US$ en septembre 2012, elle est tombée hier à 380 US$ à la bourse de Wall Street, près de moitié moins! Résultat, la Bourse de New-York a terminé nettement dans le rouge et le Dow Jones a lâché 0,94%. Pire, l'action d'Apple affiche désormais un ratio cours/bénéfices de neuf fois, c'est-à-dire très bas, digne des entreprises jugées « durablement foutues » (« permanently screwed ») par les marchés. Le groupe à la pomme, qui doit publier les résultats de son premier trimestre le mardi 23 avril, traverse une passe difficile, ponctuée de déceptions. Il faut dire que les attentes sont tellement fortes !

Ce qui a mis le feu aux poudres ? L'entreprise américaine Cirrus a déclaré cette semaine que ses stocks d'invendus « d'un produit venant d'un client » ont été plus importants que prévu au premier trimestre 2013. Or la société est un des principaux fournisseurs de composants audio pour Apple sur les modèles supposés phare que sont l'iPhone et l'iPad et elle réalise 90% de son chiffre d'affaires grâce à Apple !

Cette inquiétude sur les ventes s'ajoute aux doutes sur le futur de la société : l'équipe dirigeante a-t-elle une vision pour l'entreprise ? Apple a-t-il vraiment de nouveaux produits révolutionnaires dans sa hotte ? Comment rehausser ses marges en perte de vitesse, depuis que ses produits phares se banalisent ?

En matière de téléphones portables, Samsung, qui vend 25 millions de smartphones par mois, ne cesse de piquer des parts de marché à la firme californienne. Selon les prévisions du cabinet d'étude Strategy Analytics, le Sud-Coréen devrait détenir 38% de parts de marché en 2013, tandis qu'Apple de son côté n'en aurait plus que 19%. En 2012, le fossé était bien plus mince puisque Samsung possédait 32% et Apple 21% de parts de marché.

Si en 2012, l'entreprise a tout de même dégagé 43 milliards de dollars, en hausse de 10%, certains analystes prédisent que le résultat net d'Apple pourrait reculer de 18 % au premier trimestre par rapport à la même période de l'an dernier. Ce serait une première absolue : les bénéfices n'ont jamais reculé au cours des dix dernières années !

Quelques données restent tout de même au vert, et permettent de relativiser la mauvaise santé de l'entreprise : Apple possède 150 milliards de dollars de réserves en cash, et n'a pas de dettes. Qui peut en dire autant ?!

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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