La guerre des prix que se livrent les professionnels de l'agroalimentaire depuis quelques années ne font pas plaisir à tout le monde : si les prix ont chuté pour le client, ils ont chuté pour le producteur et ont fait chuter les marges de l'ensemble des entreprises du secteur alimentaire. Une situation qui inquiète de plus en plus l'Ania, l'Association nationale des industriels de l'alimentaire, qui publié mardi 29 mars 2016 son bilan 2015.
Guerre des prix, chute des prix, inquiétude sur les prix
Les distributeurs le savent : avec la crise économique ambiante et des budgets mensuels très serrés c'est le moins cher qui remporte le client : pas étonnant que l'ensemble des publicités des grands magasins comme Leclerc, Carrefour ou Lidl concentrent leur communication sur les prix et s'emploient à dire que ce sont eux les moins chers.
Résultat : une véritable guerre a lieu et les prix ont chuté, selon le cabinet IRI, de 2,3 % sur deux ans, 1,2 % rien que durant l'année 2015. Une baisse des prix qui n'est pas compensée par une hausse de la consommation : elle n'aura évolué que de 0,5 % en 2015, une progression naturelle que la baisse des prix n'a donc pas boostée.
Et si pour l'instant ça peut encore aller, l'Ania s'inquiète : la situation ne peut pas continuer.
170 milliards et 440 000 personnes pour l'agroalimentaire
L'Ania, qui dévoile ce mardi 29 mars 2016 son bilan 2015, prévient : la guerre des prix "nous maintient dans une position attentiste dangereuse et hypothèque notre capacité à maintenir notre rang sur la scène internationale, et a fortiori à nous développer" selon son président, Jean-Philippe Girard.
Certes, le secteur a encore enregistré un chiffre d'affaires de 170 milliards d'euros et créé 4 332 emplois en 2015 (l'agroalimentaire emploi désormais près de 441 000 personnes répartis en 16 218 entreprises dont 98 % de PME), mais le risque de voir le secteur entrer dans une véritable crise devient de plus en plus réelle.
Pour preuve : les investissements en 2015. Attendus en hausse de 9 % par les professionnels ils se sont révélés en baisse de 7 % selon l'Insee.