Aucune entreprise, grande et petite, n'échappera aux difficultés dues à la crise du coronavirus. La direction d'Airbus a prévenu ses salariés que les décisions « difficiles » sur l'emploi interviendront d'ici la fin du mois de juillet.
Été meurtrier chez Airbus. Le constructeur d'avions, numéro un mondial du secteur, subit de plein fouet la crise sanitaire qui a paralysé le transport aérien et par conséquent, sa clientèle composée des compagnies aériennes. L'avionneur a déjà annoncé une réduction de 40% de sa production pour cette année et l'année prochaine, alors que le trafic aérien ne devrait pas reprendre son niveau d'avant coronavirus avant 2023… « au mieux », selon Guillaume Faury, le président exécutif d'Airbus. Dans un courrier envoyé aux 140.000 salariés du groupe que s'est procuré La Tribune, le dirigeant estime que le retour à la normale dans le secteur pourrait attendre jusqu'en 2025. D'ici là, l'entreprise doit s'adapter, ce qui signifie « une réduction significative du format de notre entreprise ».
Réduction de la production
Ce futur « plan d'adaptation » sera dévoilé avant la fin du mois de juillet. Il faut s'attendre à des décisions « amères et difficiles » pour l'emploi : « Après des décennies de croissance ininterrompue, c'est une véritable épreuve », écrit-il. Mais ces décisions sont « malheureusement nécessaires pour protéger l'avenir de notre entreprise », souligne-t-il. Cette future restructuration impliquera des suppressions d'emplois, a-t-il eu l'occasion d'annoncer lors d'une réunion avec des cadres d'Airbus. Guillaume Faury s'est dit déterminé à préserver autant que possible le « savoir-faire » de l'entreprise, ce qui explique pourquoi le plan d'adaptation prend du temps avant d'être mis en place.
Un secteur aérien en péril
Airbus n'est pas la seule société à souffrir de la dégradation subite de la situation dans la filière du transport aérien. C'est aussi le cas chez les motoristes General Electric et Rolls Royce, qui ont respectivement annoncé 12.600 et 9.000 suppressions de postes. Le groupe canadien Bombardier, dont Airbus a acheté le programme C-Series (devenu l'A220), va se séparer de 2.500 salariés. Quant à Boeing, ce sont 10% des effectifs qui vont disparaître (16.000 emplois). Le rival américain doit en plus composer avec les gros problèmes du 737 MAX, cloué au sol depuis un an et demi.