Alex Saab : une extradition sous influence

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Par Rédacteur Modifié le 22 août 2020 à 22h59
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Le 12 juin 2020, Alex Saab, envoyé spécial de la République bolivarienne du Venezuela, se rendait à Téhéran (Iran) pour une mission humanitaire visant à alléger les difficultés découlant de la crise du Covid-19 dans le pays, lorsqu'il a été arrêté par les autorités du Cap-Vert lors d'une escale de ravitaillement dans le pays. Cette arrestation a eu lieu avant la publication de la notice Interpol et a donc été effectuée sans mandat international valide et de manière totalement irrégulière, puisque, en tant qu'envoyé spécial de son pays, il bénéficie de l'inviolabilité et de l'immunité diplomatique et ne peut donc être détenu que sur la base d'un mandat international tel que celui émis ultérieurement.

De plus, au moment de son arrestation, l'envoyé spécial a été agressé et volé. Ce fait a été dénoncé à la justice capverdienne et n'a été que le début d'un processus judiciaire qui accumule aujourd'hui de nombreuses irrégularités et de graves violations des droits fondamentaux de tout citoyen.

Depuis lors, Alex Saab est détenu dans une prison de l'île de Sal au Cap-Vert, où il survit dans des conditions catastrophiques depuis deux mois. Il est en effet détenu depuis plus de 80 jours dans une cellule de deux mètres carrés insalubre, sans lumière et sous des températures très élevées. Il doit maintenir son hygiène personnelle par ses propres moyens et n’a pas accès à des toilettes à proprement parler. Ces conditions sanitaires ont conduit à l'apparition d'insectes et autres nuisibles auxquels il doit s’accomoder sans que les autorités pénitentiaires ne lui proposent d’autre une solution décente. Cette situation extrême affecte directement l'état de santé d’Alex Saab, qui a déjà eu de graves problèmes cardiaques, de glucose et de thyroïde, ainsi qu'une opération de l'estomac pour une tumeur cancéreuse.

Compte tenu de ce qui précède, Alex Saab, soutenu par son équipe juridique, a adressé une lettre au directeur de la prison dans laquelle il est détenu, demandant l'assignation à résidence, conformément aux normes du droit international, notamment sur l’extrême détérioration sanitaire de sa détention, l’absence de nourriture adéquate et d'accès à des soins médicaux nécessaires. Mlaheureusement, cette demande a été rejetée.

Bien que la séparation des pouvoirs soit une règle inaltérable, il semble difficile dans le cas présent d'ignorer le contexte politique entourant cette arrestation. En effet, la politique de blocus que les États-Unis exercent sur le Venezuela est manifeste, non seulement d'un point de vue économique, mais aussi diplomatique et politique. La première puissance mondiale n’hésite pas à avoir recours à ce type de procédure judiciaire pour atteindre son objectif : prendre le contrôle du pays vénézuélien. Par conséquent, la demande d'extradition de l'envoyé spécial Alex Saab émise par les États-Unis n'est qu'une action de plus de la stratégie américaine.

De son côté, la République du Cap-Vert, pays dans lequel M. Saab est détenu, est devenu un acteur clé de cette affaire. En maintenant sa détention dans des conditions violant les droits fondamentaux de la personne humaine et malgré son immunité diplomatique, le Cap-Vert semble s'être clairement positionné dans le conflit entre les Etats-Unis et le Venezuela.

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