La croissance allemande va marquer le pas en 2019 ainsi qu'en 2020. Le premier partenaire commercial de la France va traverser un coup de froid, en attendant un rebond prévu en 2021.
L'année 2019 ne restera pas dans les annales pour l'économie allemande, du moins pas pour les bonnes raisons. La croissance outre-Rhin devrait en effet se limiter à 0,5%, trois fois moins que celle enregistrée en 2018. Et les prévisions pour l'année prochaine ne sont guère plus optimistes : la Bundesbank a tout simplement divisé par deux son estimation pour 2020, passant de 1,2% à 0,6% seulement. La banque centrale allemande pointe du doigt des exportations toujours au ralenti, alors que le pays a tiré sa forte croissance des dix dernières années de la force de son industrie à l'export. La guerre commerciale engagée par les États-Unis contre la Chine a eu un impact sur les échanges commerciaux internationaux, en recul. Or, l'Allemagne y est très exposée.
Les exportations en panne
La puissance industrie automobile allemande continue aussi de souffrir malgré des positions toujours très fortes un peu partout dans le monde. Et puis les incertitudes liées au Brexit n'ont pas encore été levées. Sur ce dossier, les choses devraient toutefois progresser rapidement en raison de l'élection d'un gouvernement majoritaire pour Boris Johnson. En dehors des exportations, l'Allemagne s'appuie sur la consommation des ménages, ce qui permet au pays d'afficher une croissance faible, mais positive. Selon la Buba, cette consommation pourrait marquer le pas dès 2020 à cause de la croissance plus faible des revenus disponibles des ménages. Le marché de l'emploi est en effet en phase de stabilisation.
Retour de la croissance en 2021
Le trou d'air de l'économie allemande pourrait néanmoins ne pas durer au-delà de 2020. La banque centrale prévoit en effet une croissance de 1,4% en 2021, et un niveau similaire en 2022. L'industrie devrait se redresser grâce au rebond de la demande extérieure, un rebond d'autant plus attendu que les États-Unis et la Chine sont tombés d'accord sur un accord commercial partiel. Par ailleurs, l'économie bénéficiera de la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne.