Pas touche aux 35 heures ! Le directeur de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) s'est lancé dans un combat à hauts risques : repenser l'organisation du travail, pour tenter de sortir de l'impasse des 35 heures à l'hôpital. Au risque de se mettre à dos le personnel.
Un homme de gauche à la barre
L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris est à nouveau en grève depuis trois jours, pour la troisième fois en un mois. Syndicats et personnel sont vent debout contre la remise en cause des 35 heures voulue par le directeur général, pourtant un homme de gauche, Martin Hirsch, ex-président d’Emmaüs France et inventeur du RSA.
Alors que les négociations, entamées en mai, sont déjà dans l’impasse, la direction de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a transmis un document aux représentants du personnel, pour leur proposer une "autre approche" concernant les discussions sur les 35h et pour "renouer" le dialogue social.
Dans ce document, la direction affirme que "les 35 heures ne sont pas remises en cause à l'AP-HP".
Des millions d'euros d'économies à la clef
Reste que le directeur n'est pas satisfait de la situation actuelle : il veut à la fois réaliser des économies et sauver des emplois, 4 000 selon ses calculs. Alors il avait proposé de réduire le temps de travail des agents à 7 h 30 par jour, ce qui permettrait d'abaisser le nombre de jours de RTT à 15 (contre 18 actuellement, du moins pour ceux qui travaillent au moins 38 heures par semaine). Et d’économiser ainsi 25 millions d'euros par an.
Récemment, les intéressés ont défilé devant l’Elysée, brandissant des pancartes : "Martin, tu vas trop loin, les RTT ce n'est pas un besoin, c'est une nécessité".
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) chapeaute 38 établissements et emploie plus de 95.000 personnes. C'est la plus grande institution hospitalière d’Europe.