Les bouteilles de champagne ne seront plus jamais les mêmes après cette décision historique

Et si la silhouette des bouteilles de Champagne changeait à jamais ? Pas dans dix ans. Pas en 2028. Mais dès 2025. Le Comité Champagne a pris une décision historique : la coiffe ne sera plus obligatoire !

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By Grégoire Hernandez Published on 28 août 2025 12h00
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Les bouteilles de champagne ne seront plus jamais les mêmes après cette décision historique - © Economie Matin

Le 27 août 2025, la filière Champagne a officialisé un virage qui semblait impensable il y a encore deux ans : la coiffe, ce petit chapeau en aluminium ou en plastique qui recouvrait le bouchon, ne sera plus imposée. Dans un contexte où chaque AOP dispose désormais du pouvoir de trancher, l’appellation la plus célèbre au monde choisit la liberté.

Le Champagne sans coiffe, une petite révolution

Pendant des décennies, la coiffe a été perçue comme un signe distinctif. Elle brillait sous les lumières, elle scellait l’idée de fête et d’élégance. Mais derrière le symbole, un poids : aluminium, plastique, suremballages. Une étude du Comité Champagne a tranché : « le choix de ne plus apposer de coiffe peut présenter un risque individuel, mais ne constitue pas un risque collectif pour l’appellation Champagne ». En clair : les maisons qui l’abandonnent peuvent s’exposer, mais la filière, elle, n’en souffrira pas.
Selon la même enquête, la coiffe reste un « signe identitaire fort du Champagne » et « influence le choix des consommateurs, les conduisant généralement à préférer une bouteille coiffée ». Pourtant, l’absence de cet ornement ne provoque « ni risque significatif pour l’image, ni chute des ventes globales ». La décision s’est donc imposée : fin de l’obligation.

Chaque AOP a sa propre liberté

Il a fallu des mois de débats, de pressions et même une procédure conservatoire auprès de l’Inao pour maintenir temporairement l’obligation. Mais les mentalités ont basculé. Vincent Cuillier, vigneron et cofondateur du collectif « Ça décoiffe en Champagne », l’a dit sans détour : « Pendant le Covid, on ne pouvait plus s’approvisionner en coiffes. On a cherché des alternatives sans aluminium ni plastique ». Derrière ses mots, une conviction : l’emballage superflu n’a plus sa place dans un secteur en quête de sobriété.
Olivier Horiot, vigneron de l’Aube et membre de la Confédération paysanne, a renchéri : « Des tonnes de plastique partaient à la poubelle sans intérêt. Il existe des manières plus naturelles d’habiller une bouteille. On n’a rien contre la coiffe, mais on a milité pour le droit de choisir ». Cette liberté, les producteurs l’ont désormais. Chaque maison, chaque domaine, chaque coopérative décidera de son habillage. Entre l’esthétique et l’écologie, chacun fera son calcul.

Un enjeu économique et environnemental

Car au-delà de l’image, il y a les coûts. L’aluminium et le plastique, déjà pointés comme polluants, pèsent aussi sur les factures. Dans un marché où chaque centime compte, la suppression de la coiffe ouvre une brèche : celle d’un Champagne plus compétitif, plus durable, plus aligné avec les attentes des consommateurs d’aujourd’hui. Selon l’étude du Comité Champagne, le consommateur regarde d’abord la marque, le millésime, le prix. La coiffe, elle, pèse moins lourd dans la décision finale.
La filière se libère donc d’un accessoire devenu secondaire. Mais attention : secondaire ne veut pas dire inutile. Certains continueront à la maintenir, par tradition, par prestige, par souci de cohérence esthétique. D’autres la délaisseront pour coller aux valeurs environnementales.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin de 2023 à 2025.

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