Le prix des autoroutes va augmenter, tout le monde le sait. En février 2016 la hausse des tarifs des péages sera de 0,76 % en France ne moyenne, avec des hausses dépassant 1 % pour certains concessionnaires. Et naturellement en 2016 la hausse avait déjà eu lieu et elle avait été de plus de 1 %. La faute ? Aux nouvelles concessions signées entre les entreprises de BTP et l’État.
L’Arafer épingle les nouvelles concessions qui pénalisent les automobilistes
Alors que le dossier, qui n’a pas manqué de marquer le quinquennat de François Hollande, avait fait grand bruit, les concessions autoroutières avaient été qualifiées de « rentes » pour les entreprises de BTP, voilà que l’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières), une autorité indépendante, en remet une couche. Ce n’est pourtant pas son intention.
« Je ne suis pas un procureur, je ne cite que les chiffres » a déclaré Bernard Romain, président de l’Arafer. Une phrase qui veut calmer les tensions mais qui ne suffira pas : les chiffres sont clairs. D’un côté les dividendes versés aux actionnaires de ces entreprises augmentent (+127,5 % à 3,3 milliards d’euros en 2015) et de l’autre les tarifs des péages qui augmentent aussi. Le lien, peut-être un peu rapide, est pourtant vite fait.
Le gel des tarifs coûtera 500 millions d’euros aux usagers
En 2014, en plein scandale sur les rentes autoroutières, Ségolène Royal avait annoncé en grande pompe un gel des tarifs pour l’année 2015. Un gel qui s’est terminé en 2016 et qui n’est donc plus valable en 2017 non plus. Ce gel, selon le gouvernement, aurait dû bénéficier aux automobilistes.
Ce n’est pas le cas : les nouvelles concessions signées entre les concessionnaires autoroutiers et l’État, selon les données publiées mardi 6 décembre 2016 par l’Arafer, estiment à 500 millions d’euros le surcoût que les automobilistes devront payer. La somme est étalée sur 20 ans, certes, mais cela représente tout de même 25 millions d’euros par an.