Mercredi 30 septembre. 11h57.
Mon téléphone crépite dans tous les sens.
« Salut Charles, tu es au courant pour l'explosion à la Défense ? Le bruit était énorme ! Ils ont du faire péter la Grande arche »…
« Charles, tu as entendu l'explosion ? Je suis sur Versailles, ils ont du faire péter le château »…
« Je suis dans le 8ème, les murs ont tremblé tellement l'explosion était puissante… ils ont du faire sauter l'Arc de Triomphe » !
Le communiqué officiel de la Préfecture de Police de Paris tombe rapidement, quelques minutes après. Il s'agit finalement « que »' d'un avion de chasse qui a passé le mur du son pas très loin de la capitale parce qu'il semble que les contrôleurs aériens aient plus ou moins perdu le contact avec un avion civil.
Une « peur » qui en dit très long, trop long !
Je ne me moque pas un seul instant de ceux qui ont eu peur.
Je constate froidement, lucidement et ce constat doit être posé, qu'en l'an de grâce 2020, les gens ont profondément peur d'être frappé à tout moment par la violence et les catastrophes.
Dans le classement empirique et non scientifique, les sms et mails que je reçois, même nombreux ne permettent pas d'établir une vérité intangible, mais au moins de partager avec vous une étude « observationnelle ».
Premier au classement, parce que Paris, l'attentat bien évidemment dans toutes les têtes, dans tous les esprits.
En second, la catastrophe industrielle, type AZF ou Lubrizol.
Personne n'a un seul instant, une seule seconde imaginé que cela puisse être un banal avion passant le mur du son.
C'était forcément grave, très grave, vous aviez le choix entre la catastrophe chimique ou l'attentat de masse meurtrier.
La conclusion de ces quelques minutes légitimes de peur et d'inquiétude est simple.
Il ne peut pas y avoir de « moral des ménages » au beau fixe, quand inconsciemment, tous attendent la catastrophe en permanence, et cet état d'esprit montre, matérialise, explique, le taux d'épargne des Français.
De la même façon, il ne peut pas y avoir d'économie saine et prospère sans sécurité.
La sécurité à des facettes multiples. Cela va de la sécurité affective à la sécurité physique en passant par la sécurité sociale, mais le besoin de sécurité est la première étape à passer pour qu'une société soit prospère.
Après la Seconde Guerre mondiale, la prospérité s'est installée en Europe parce qu'avant tout, il y avait une sécurité qui n'était plus menacée par un risque d'invasion allemande à tout moment !
Notre pays est profondément, intrinsèquement déprimé, parce qu'il a peur, parce que la sécurité quotidienne n'est plus assurée, parce que les faits divers s'enchainent à une vitesse alarmante, et si l'on ne veut plus d'animaux sauvages prisonniers dans les cirques, on laisse des animaux humains terroriser tout ce pays et sévir en toute impunité.
Il n'y a pas de développement économique efficient sans sécurité.
La sécurité est le besoin premier de tout être humain.
La France a peur.
Tout simplement.
Ce pays est terrorisé.
Triste bilan, triste constat.
Il est déjà trop tard, mais tout n'est pas perdu. Préparez-vous !