Lundi noir ? Mardi noir ? Jeudi noir ? Vendredi noir ? … Ou pas !

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Par Charles Sannat Publié le 22 janvier 2018 à 10h20
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30000 DOLLARSLa dette qui pèse sur chaque être humain est de 30 000 dollars.

J’écris ces lignes, que vous lirez lundi matin, le dimanche ! La veille donc.

Ce qui est toujours surprenant avec les choses de la vie, c’est que tout peut basculer en un instant.
C’est même d’ailleurs une constante de la vie humaine que nous occultons tous consciencieusement pour nous rendre les choses plus faciles à vivre. Combien de destins heureux se fracassent sur des événements brutaux, imprévisibles ?

Il en va pour les accidents de voiture de la même manière que pour les accidents économiques.

Vendredi, tout allait bien ou presque !

Lundi peut être noir, ou mardi… à moins que cela ne soit le mercredi, peu importe d’ailleurs.

Oui, vendredi dernier, tout allait bien. Enfin presque.

Le Bitcoin remontait un peu, ce qui ne change rien à sa tendance lourdement baissière. Les taux d’intérêt poursuivaient leur hausse mesurée sans déclencher de krach obligataire.
Le président Trump présidait à peu près, les Bourses montaient, ce qui est ce que tout le monde souhaite, la Chine commerçait avec le reste du monde, et la Corée du Nord n’était pas encore atomisée.

Bref, vendredi nous pouvions avoir toutes les raisons légitimes d’aborder notre week-end avec sérénité.

Et comme dans ces films catastrophes américains, où l’on vous filme le cours normal de la vie pendant de longues minutes, avec le bonheur qui émane des scènes quotidiennes de vie, brutalement, tout s’effondre.

Nous n’y sommes pas forcément, cependant nous pourrions l’être, et ce qui se passe doit nous rappeler non pas que le pire est toujours certain, mais qu’il est toujours possible, ce qui est une nuance de taille.

Si le SPD allemand vient de décider d’ouvrir officiellement des négociations pour former une grande coalition avec Merkel, il faudra tout de même que cet accord soit validé par les militants. Au mieux, l’Allemagne aura un gouvernement vers Pâques… ou devra convoquer de nouvelles élections, ce qui est fort possible.

Il y a bien la Turquie qui vient d’envahir une partie de la Syrie pour venir en aide à l’opposition au président syrien Bachar el-Assad alors que ce dernier a appelé à nouveau au secours la Russie de Poutine…

Il y a bien aussi quelques mouvements assez surprenants au niveau des devises puisque le dollar baisse alors que les taux de rémunération des actifs en dollars… montent ! Or c’est une incohérence économique majeure puisque si les taux de rémunération des placements en une monnaie donnée augmentent, alors les investisseurs préfèrent tous acheter cette devise pour aller placer avec des taux plus hauts – ce qui en plus fait monter la monnaie concernée, amplifiant ainsi la rentabilité de l’investissement puisque non seulement vous gagnez sur le différentiel de taux mais aussi sur le taux de change qui devient favorable.
Pourtant, alors que les taux restent négatifs en Europe et largement positifs aux États-Unis, les investisseurs vendent… des dollars pour acheter des euros, et l’euro est monté de presque 16 % dans les derniers mois, nous faisant atteindre et dépasser certains niveaux provoquant des “effets de seuil”.

Justement, cette montée des taux d’intérêt va commencer à inquiéter car le seuil de douleur arrive dangereusement vite ! N’oubliez pas que nous sommes dans une économie de la dette et que ce qui fait la solvabilité des acteurs économiques c’est leur capacité à rembourser les dettes contractées. Avec des taux en hausse, c’est l’insolvabilité assurée assez rapidement. Tout le problème réside dans le fait de cerner le seuil de douleur à partir duquel nous allons enregistrer les couinements de souffrance des agents économiques (banques, particuliers, entreprises, etc. tous surendettés). Beaucoup disent que nous y sommes lorsque l’on est à 2,70 ou 2,80 % sur 10 ans, et on y est aux États-Unis. D’autres disent que les cris horribles de douleur se feront entendre à 3 % ! On verra bien.

Côté américain toujours, c’est carrément le shutdown, une expression américaine dans le texte pouvant se traduire par “fermeture”, fermeture de l’État et mise en chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires qui ne peuvent plus être payés puisque le congrès n’a pas réussi à se mettre d’accord sur le montant de la rallonge et des nouvelles dettes qui devront être contractées pour financer le fonctionnement d’un État chroniquement déficitaire (comme c’est d’ailleurs le cas chez nous). Aux États-Unis, tous les ans ou presque, la représentation nationale doit décider du montant de la dette autorisée et donc des dépenses qui peuvent être faites. Sans autorisation, point de salut !

Pendant que ça roupille, restez en alerte !

Quelle est donc la conclusion de tout cela ? C’est comme souvent assez simple. Tout le monde roupille, enfin la grande masse. On nous dit que la croissance est de retour, que tout va mieux que bien, que Jupiter veille au grain, etc. Parfait !

J’adore les bonnes nouvelles moi aussi ! Je suis pour… les bonnes nouvelles figurez-vous !! Simplement, je ne suis pas naïf et je sais qu’après le beau temps, vient le mauvais, je connais également les fragilités phénoménales du système dans lequel nous évoluons.

Il ne faut donc pas oublier que nous pouvons terminer une semaine dans une forme euphorique, et vivre la semaine suivante un lundi noir, ou un mardi noir, ou un jeudi noir, ou un vendredi tout aussi sombre.

Peu importe le jour qui fera les grands titres des journaux.

Comme prévu, certains risques se matérialisent progressivement et cela sera générateur de chocs. Ces chocs seront géopolitiques, militaires, politiques, économiques ou financiers. Personne ne sait vraiment quand les tremblements de terre frapperont, mais nous avons tout de même quelques indices à notre disposition.

Ne vous laissez pas juste endormir par la propagande “positive” que l’on nous vend.

Restez aux aguets et répartissez bien votre patrimoine. Un homme averti en vaut 2 !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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