En même temps, une campagne comme celle-ci, c’est du sérieux. Si on ne badine pas avec l’amour, on blague encore moins avec la présidentielle. Meetings dispendieux, débats de cour d’école, esprit de compromission à bien tenir, programmes politiques… à ne pas tenir.
Comme on nous le répète, le temps c’est de l’argent et de toute façon plus c’est gros, plus ça passe. D’ailleurs, plus c’est cher, plus ça passe aussi. On appelle cela, le coût de la victoire.
Le Journal Officiel a donc publié les comptes de campagne des dix candidats en lice. Et roulement de tambour, la palme du plus gros dépensier revient à Monsieur Hollande qui, avec 21 769 895 euros, aura eu au moins le mérite de devenir le nouveau Président de la République. Un moindre mal pour le "candidat prodigue" devenu depuis "Président normal".
Sans surprise, Nicolas Sarkozy prend la deuxième place de ce classement. Avec 21 339 664 euros, soit 500 000 euros de moins que le candidat socialiste, mais un peu plus qu’en 2007 et ses 21 millions d’euros déboursés, jour de premier… et dernier sacre.
Sans surprise, les deux finalistes auront donc dépensé le plus.
Derrière, loin derrière, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, complète le podium avec 9 514 317 euros. À noter que sa campagne a coûté plus du double que celle menée par Marie-Georges Buffet en 2007. En revanche, elle a aussi rapporté près de cinq fois plus de voix. Dépense avouée, à moitié pardonnée.
Marine Le Pen (FN) et François Bayrou (Modem) suivent de près. Pour le Modem, vous me suivez, je parle bien des comptes de campagne, pas des résultats en terme de voix.
Encore plus loin derrière, donc très… très loin vous imaginez bien, le candidat anticapitaliste Philippe Poutou avec 824 097 euros et le candidat de la NASA, pardon de Solidarités et Progrès, Jacques Cheminade, qui ferme la marche avec 498 674 euros.
Heureusement pour certains, les élections législatives sont passées par là. De quoi renflouer les caisses aisément. On appelle cela, un retour sur investissement. Pour rappel, le PS revra 180 millions de subventions publiques en cinq ans, 30 millions d'euros pour le FN alors que le Modem verra ses subventions divisées par trois avec 1,5 million d'euros par an (voir tous les chiffres).
Dans le même temps, les Français vont subir un retour sur « prélèvement fiscal ». C’est pour la rentrée et c’est surtout moins réjouissant.