Ils sont en colère, et comptent bien le faire savoir. Les agriculteurs voient leur situation économique se dégrader au fil des ans, et espèrent attirer l’attention du gouvernement.
"Les distributeurs font fortune sur le dos des producteurs"
Les agriculteurs ont décidé de se mobiliser dans toute la France contre les prix bas, qui tuent à petits feux leurs exploitations. En Haute-Saône plusieurs dizaines d'entre eux ont retiré des produits des rayons de supermarchés du groupe Casino.
En Dordogne, des producteurs de lait ont aussi mené des actions commandos devant la fromagerie Fromarsac, la direction départementale des territoires ainsi que la Préfecture du département. « Les industriels et les distributeurs font fortune sur le dos des producteurs, dénonce la Fédération départementale des producteurs de lait dans un communiqué diffusé sur Twitter. Nous sommes plumés par les plus grosses fortunes de France qui sont arrivées là grâce à nous ».
« Les prix de la viande et du lait ne cessent de baisser depuis des mois chez les agriculteurs alors que les prix affichés dans les rayons sont toujours aussi élevés, explique au Figaro Sylvain Crucerey président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de Haute-Saône.
Des marges trop faibles
Début août, la même organisation, la FDSEA de Haute-Saône, avait appelé les agriculteurs à refuser de payer désormais la TVA, « pour faire réagir l'État ».
En février déjà, les agriculteurs s’étaient mobilisés pour dénoncer leurs trop faibles marges.
D’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, sur 100 euros dépensés par le consommateur dans l’alimentaire, les agriculteurs ne gagnent que 8,20 euros. L’industrie agroalimentaire en reçoit 13,20 euros et les distributeurs 19,80 euros, soit deux fois plus que les producteurs. Les taxes, elles, se chiffrent à 9,30 euros. Le reste étant réparti entre les importations alimentaires (14,30 euros) et les importations de biens intermédiaires, matières premières pour l’alimentation animale – engrais, pesticides, pétrole –(15,30 euros).
Et en juillet dernier aussi, les éleveurs s’étaient déjà rebellés contre la faiblesse du prix de leurs productions. Pour Xavier Bertrand à l’époque, ancien ministre et député-maire de Saint Quentin, cette situation est due au fait que « la guerre des prix dans la grande distribution se fait sur le dos des agriculteurs et éleveurs ».
Le gouvernement doit annoncer un énième plan de soutien au monde agricole à la rentrée.