Chez les agriculteurs, la mobilisation continue contre les prix bas

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Par Laure De Charette Modifié le 11 août 2016 à 12h46
France Crise Elevage Agriculture Europe
8, 20Sur 100 euros dépensés par le consommateur dans l'alimentaire, les agriculteurs ne gagnent que 8,20 euros.

Ils sont en colère, et comptent bien le faire savoir. Les agriculteurs voient leur situation économique se dégrader au fil des ans, et espèrent attirer l’attention du gouvernement.

"Les distributeurs font fortune sur le dos des producteurs"

Les agriculteurs ont décidé de se mobiliser dans toute la France contre les prix bas, qui tuent à petits feux leurs exploitations. En Haute-Saône plusieurs dizaines d'entre eux ont retiré des produits des rayons de supermarchés du groupe Casino.

En Dordogne, des producteurs de lait ont aussi mené des actions commandos devant la fromagerie Fromarsac, la direction départementale des territoires ainsi que la Préfecture du département. « Les industriels et les distributeurs font fortune sur le dos des producteurs, dénonce la Fédération départementale des producteurs de lait dans un communiqué diffusé sur Twitter. Nous sommes plumés par les plus grosses fortunes de France qui sont arrivées là grâce à nous ».

« Les prix de la viande et du lait ne cessent de baisser depuis des mois chez les agriculteurs alors que les prix affichés dans les rayons sont toujours aussi élevés, explique au Figaro Sylvain Crucerey président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de Haute-Saône.

Des marges trop faibles

Début août, la même organisation, la FDSEA de Haute-Saône, avait appelé les agriculteurs à refuser de payer désormais la TVA, « pour faire réagir l'État ».

En février déjà, les agriculteurs s’étaient mobilisés pour dénoncer leurs trop faibles marges.

D’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, sur 100 euros dépensés par le consommateur dans l’alimentaire, les agriculteurs ne gagnent que 8,20 euros. L’industrie agroalimentaire en reçoit 13,20 euros et les distributeurs 19,80 euros, soit deux fois plus que les producteurs. Les taxes, elles, se chiffrent à 9,30 euros. Le reste étant réparti entre les importations alimentaires (14,30 euros) et les importations de biens intermédiaires, matières premières pour l’alimentation animale – engrais, pesticides, pétrole –(15,30 euros).

Et en juillet dernier aussi, les éleveurs s’étaient déjà rebellés contre la faiblesse du prix de leurs productions. Pour Xavier Bertrand à l’époque, ancien ministre et député-maire de Saint Quentin, cette situation est due au fait que « la guerre des prix dans la grande distribution se fait sur le dos des agriculteurs et éleveurs ».

Le gouvernement doit annoncer un énième plan de soutien au monde agricole à la rentrée.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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