Peugeot devient officiellement (partiellement) chinois

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Par Laure De Charette Modifié le 20 janvier 2014 à 5h38

L'un de nos fleurons battera désormais aussi pavillon... chinois ! Le conseil de surveillance de PSA s'est réuni hier. L'objectif était clair : prendre des décisions d'ampleur pour sortir l'entreprise de l'ornière où elle se trouve, et l'aider à enclencher la vitesse supérieure. En jeu notamment : la recapitalisation du groupe, détenu actuellement en majorité par la famille Peugeot.

L'Etat français et un groupe chinois entrent au capital

D'après les premières informations obtenues, PSA Peugeot Citroën a accepté le principe d'une entrée au capital conjointe de l'Etat français et du groupe chinois Dongfeng. Il en était question depuis des mois, et c'est finalement ce scénario qui semble l'avoir emporté.

La recapitalisation avoisinerait les 3 milliards d'euros. On ne sait pas encore précisément si, comme le prévoyait Le Monde, chacun des deux nouveaux actionnaires va injecter 750 millions d'euros, pour une participation autour de 14 %. Un moment, on disait que Dongfeng voulait 30% du capital.

Dans tous les cas, on se doute que cela va entrainer mécaniquement une perte d'influence notoire pour la famille Peugeot (qui possède 25,5% des parts), et placer Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance et représentant de la famille, sur un siège éjectable. Car lui a tout fait pour repousser cette solution d'une gouvernance à trois têtes (famille, Etat français, Dongfeng). En vain.

Une coopération industrielle franco-chinoise

L'entreprise, fleuron de l'industrie française avant ses difficultés financières liées à la crise économique qui frappe l'Europe –elle a notamment accusé en 2012 une perte nette de 5 milliards d'euros-, s'apparenterait désormais à une coopération industrielle franco-chinoise. N'en déplaise à Arnaud Montebourg, chantre du made in France, qui a martelé que « Peugeot restera français ».

PSA et Dongfeng Motor Corporation travaillent de concert en Chine depuis 1992 sous la forme d'une joint-venture, notamment dans trois usines situées dans la province du Hubei.

Un accord définitif devrait être scellé avant le 19 février, date de la publication des résultats annuels de l'entreprise. Voire même avant fin janvier, date du Nouvel An chinois, seule période de l'année où l'économie de l'Empire du Milieu tourne au ralenti.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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