Chypre propose la nationalité aux étrangers qui ont perdu au moins trois millions d’euros

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Par Laure De Charette Modifié le 15 avril 2013 à 2h05

Cela s'appelle un lot de consolation. Le président de Chypre, Nicos Anastasiades, a annoncé ce week-end que les étrangers qui auraient perdu au moins trois millions d'euros à cause du plan de sauvetage pourraient obtenir la nationalité chypriote. Objectif : « adoucir (...) les dégâts subis par la communauté d'affaires russe ». Qui perd gagne ?

De nombreux étrangers possédant plus de cent mille euros sur leur compte en banque à Chypre vont en effet se faire prélever une partie de leur argent par l'Etat, jusqu'à 30% ; c'est la condition sine qua none posée par la troïka (BCE, UE, FMI) pour octroyer un prêt de 10 milliards d'euros dont le pays a urgemment besoin.

Autre mesure annoncée : les étrangers qui investiront au moins 3 millions d'euros dans l'économie chypriote (immobilier, entreprises, etc), et non plus 15 millions comme exigé actuellement, pourront devenir officiellement Chypriotes.

Ce deuxième passeport peut-il intéresser les Russes, oligarques ou pas, qui ont caché ou investi leurs picaillons sur l'île méditerranéenne ? Sans doute. La Russie autorisant la double nationalité, il peut y avoir certains avantages liés à l'acquisition de la nationalité chypriote. Ainsi sur le site MyCyprusOffshore.com, on apprend que "Chypre est considérée comme l'une des juridictions les plus populaires pour obtenir la citoyenneté, grâce à son excellente situation entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, son statut de membre de l'Union Européenne, son économie stable et son niveau de vie élevé"...La première fortune du pays, un certain John Fredriksen, ne s'y est pas trompé : Norvégien, il a pris la nationalité chypriote en 2006 et pilote depuis l'île un écheveau de sociétés qui lui valent une fortune personnelle estimée à 11,5 milliards de dollars. Mais tout cela, c'était bien avant la crise...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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