Chypre dit non à la privatisation… et à la Troïka !

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Par Rédaction Modifié le 28 février 2014 à 6h38

Le bon élève de la Troïka qui ne cessait de faire des éloges sur son comportement pour sortir de la crise vient de changer de camp. Le parlement chypriote a refusé le plan de privatisations voulu par les bailleurs de fonds. Le plan d’aide pourrait être compromis.

Un vote serré au parlement

Jeudi 27 janvier 2014, lors d’une séance de vote concernant les privatisations, le parlement s’est complètement divisé. Avec 25 voix pour et 25 voix contre (et 5 abstentions) les demandes du FMI et de l’Union Européenne n’ont pas été acceptées.

Pour que la loi passe, il aurait fallu un minimum de 29 voix pour, un quota qui n’a pas été atteint. Outre le défi à la Troïka, ce vote a diverses conséquences pour le pays : une remise en cause de la prochaine tranche du plan de sauvetage international ainsi qu’une crise politique qui ne va guère faire du bien au pays en pleine crise.

Manifestations en série contre la loi sur les privatisations

Larue aura eu raison de la volonté de la Troïka : divers affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu lundi 24 février tandis qu’un appel à la grève a été lancé avant le vote par de nombreuses entreprises. Sans compter les Dockers du port de Chypre qui sont en grève depuis plusieurs jours.

L’union Européenne et le FMI pourraient, suite à ce refus, remettre en cause le plan de sauvetage de l’ile. La Troïka avait promis quelques 10 milliards d’euros si la loi passait. Même la tranche d’aides de 236 millions d’euros prévue pour mars 2014 pourrait sauter.

De son côté, Chypre, via ces privatisations, aurait dû lever 1,4 milliards d’euros en cédant ses entreprises publiques.

Une crise économique sans précédents frappe l’île

Chypre est en pleine déflation et nécessite des réformes pour se sortir de la crise : en janvier, les prix ont chuté de 1,1% sur l’année, la chute a été de 1,6%.

En 2014, selon les prévisions des analystes, le PIB de Chypre devrait également reculer de 4,8% alors qu’en 2013 il avait déjà fortement reculé : -6% sur un an. Niveau chômage, le constat n’est pas meilleur : 19,2% de la population devrait se retrouver sans emploi en 2014 selon les prévisions de la Commission européenne.

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