Il s’appelle « arretmaladie.fr » et vient d’Allemagne : c’est un site Internet permettant d’obtenir des arrêts maladies par simple vidéoconférence avec un médecin, sans passer par la case « cabinet médical ». Lancé le 7 janvier 2020, il fait déjà scandale… et va être attaqué en justice par la Caisse nationale de l’Assurance maladie, selon Les Echos. Autant dire que, pour l’instant, il vaut mieux l’éviter.
Des arrêts maladie de courte durée sans voir un médecin ?
Si la télé-médecine se développe et pourrait répondre, en partie, au problème des déserts médicaux en France, le site arretmaladie.fr ne plaît ni aux professionnels de la santé, ni à l’Ordre des médecins, ni à la Cnam. En moins de 24 heures, c’est quasiment l’intégralité du corps médical français qu’il s’est mis à dos…
Le problème est plus d’ordre éthique que médical, en réalité : le site ne propose que des arrêts maladie de deux ou trois jours pour des maladies courantes comme des règles douloureuses ou la gastro. Pour l’obtenir, rien de plus simple : on se connecte, on fait une vidéoconférence avec un médecin, on n’oublie surtout pas de payer… et le tour est joué. Le site se charge alors d’établir l’arrêt maladie et de vous envoyer les documents à transmettre à votre employeur et votre caisse.
Une action en justice annoncée par la Cnam
Simple, rapide… efficace ? Difficile à dire puisque le site a moins de 24 heures d’existence. Mais la Cnam, selon le journal Les Echos, a déjà prévu une action en justice qu’elle a annoncé officiellement le 7 janvier 2020.
Premier objectif : « mettre en demeure immédiatement le site de cesser ses activités » avant d’aller plus loin. « Les arrêts de travail ne sont pas des produits de consommation, susceptibles d’être distribués sur demande des patients » a déclaré la Cnam.
Pour les salariés tentés par l’expérience, il conviendrait de s’abstenir : difficile de savoir quelles conséquences ils peuvent encourir si les activités du site sont effectivement jugées incompatibles avec la législation en vigueur en France. Il vaut mieux aller voir le bon vieux médecin de famille.