Immobilier : les courtiers craignent un effondrement des prix

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 mars 2023 à 10h03
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2%Les taux des crédits immobiliers dépassent désormais 2% dans plusieurs cas.

De plus en plus de dossiers de prêt pour un achat immobilier sont refusés par les banques, en France. La faute à la hausse des taux cumulée à un taux d’usure trop bas, selon les professionnels. Et ce sont surtout les courtiers qui trinquent : leur commission vient s’ajouter aux frais, avec un risque plus élevé de voir le dossier dépasser le taux d’usure. Ils craignent un effondrement des prix.

Près de 50% des dossiers de prêt sont refusés

Le secteur de l’immobilier alerte depuis début juillet 2022, date de la dernière révision des taux d’usure par la Banque de France : ils sont trop bas. Pour les crédits sur 20 ans, durée parmi les plus choisies par les emprunteurs, il ne sont que de 2,57 % tous frais compris. Cela inclut l’assurance emprunteur, le coût du crédit en lui-même (qui augmente à mesure que les taux d’intérêts augmentent) et… la commission du courtier.

Résultat : entre 40% et 50% des dossiers sont refusés par les banques car ils dépassent le taux d’usure, ce qui leur interdit d’après la loi d’accorder le prêt. Interrogé par BFMTV, Olivier Lendrevie, président du réseau de courtiers Cafpi, s’en inquiète : « Les seules populations qui vont pouvoir emprunter, ça va être les moins de 45 ans qui sont en bonne santé et en même temps qui ont des revenus et des apports personnels assez élevés pour être intéressants pour les banques. Mais c'est un client sur deux, pas plus ».

Les prix de l’immobilier pourraient fortement chuter à cause d’un marché grippé

Pour les acheteurs, c’est la douche froide : de plus en plus renoncent à leur projet. C’est la conséquence directe de cette situation inextricable : les seules solutions sont une révision du calcul du taux d’usure, ou une augmentation de celui-ci qui permette le déblocage des dossiers. Or, il n’est pas prévu que le taux d’usure soit révisé à la hausse avant septembre 2022, pour une application au 1er octobre 2022, la révision étant trimestrielle. Sans compter que rien ne permet d’anticiper quel sera le nouveau taux.

Les vendeurs, eux, risquent rapidement de se retrouver confrontés à un problème de taille : l’absence d’offres d’achat. Soit il n’y en aura pas, soit elles seront bien plus basses que le prix affiché, les quelques acheteurs pouvant concrétiser le projet risquant fortement de jouer la carte de la négociation face à la pénurie de concurrence sur le bien. De quoi faire chuter lourdement un marché qui a été dynamique durant des années, poussé par les taux des crédits historiquement bas, parfois tombant sous la barre des 1% par an.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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