Crise économique : la FED dans la tourmente (2/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 21 septembre 2012 à 9h51

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Dans les cinquante prochaines années, les fondements même des théories économiques actuelles – qui sont toutes héritées ou presque de la révolution industrielle, où le Web 2.0, les smartphones, les robots n’étaient conceptualisables par personne – vont vaciller et tomber les uns après les autres.

L’économie n’est pas figée. Les cadres d’analyse actuels ne sont plus efficients pour les raisons que nous venons de voir. Beaucoup travaillent à établir de nouvelles façons d’imaginer le monde d’après. Car, oui, comme vous l’aurez compris, et comme l’a déjà compris Monsieur Fischer, le gouverneur de la FED de Dallas, nous nous dirigeons à grands pas vers le monde d’après. Toutes les périodes de transitions sont douloureuses. C’est ce qui s’appelle la crise. Nous y sommes.

D’ailleurs, ce ne sont pas les derniers chiffres de l’économie française qui vont contredire cette affirmation. L’activité dans le secteur privé français (celui qui in fine crée la seule et véritable richesse) a enregistré en septembre son plus fort repli depuis avril 2009, accélérant sa contraction aussi bien dans l’industrie manufacturière que dans les services, selon l’indice PMI publié jeudi 20 septembre. L’indice composite de l’activité globale en France est tombé à 44,1 points, contre 48 points en août.

Pour mémoire, le seuil des 50 points marque la frontière entre les périodes d’expansion et de récession. L’indice de l’industrie manufacturière s’effondre à 42,6 points contre 45 en août, soit un plus bas en 41 mois, et celui de l’activité de services chute à 46,1 points après 49,2, soit un plus bas en quatre mois. Les entreprises interrogées signalent une diminution du volume des carnets de commandes pour le 7ème mois consécutif, avec un taux de repli au plus haut depuis plus de trois ans. Les fabricants français signalent également le plus fort repli des nouvelles commandes à l’export depuis 40 mois.

Conséquence logique, le volume du travail en attente enregistre une baisse marquée, ce qui entraîne de nouvelles réductions d’effectifs. Cet indicateur avancé de la réalité économique confirme plusieurs éléments importants. L’économie mondiale ralentit, ce qui impacte négativement nos exportations. Le chômage va continuer de croître puisqu’il n’y a pas assez de travail. La France est déjà en récession et cette dernière sera aggravée par les mesures d’austérité fiscales.

Notre pays vient donc de rejoindre le club des pays européens enferrés dans le cercle vicieux de la dépression économique. Mais rassurez-vous, c’est l’Europe entière, y compris l’Allemagne, qui finira par être aspirée par ce trou noir. Ce n’est une bonne nouvelle pour personne, mais il n’y a aucune façon de sortir de la crise de façon indolore. Le problème, c’est que tout le monde veut le croire et que personne ne s’est préparé au pire. Il est temps désormais, et rares sont ceux qui se plaignent d’avoir pris trop de précautions.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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