Plus de numérique, moins de physique : sous l'effet de la crise sanitaire, les consommateurs sont en train de muter vers un monde toujours plus en ligne. Les enseignes de la grande distribution doivent s'adapter, ou péricliter.
Se rendre au centre commercial en fin de semaine et y rester toute la journée, c'est de l'histoire ancienne pour bon nombre de consommateurs. Non seulement le budget est plus serré en raison de la baisse du pouvoir d'achat liée à la crise sanitaire, mais s'ajoutent à cela des considérations en termes de santé. « Les priorités en matière de santé et de budget se côtoient », explique une étude de Nielsen pour qui « de nouveaux modèles socio-économiques et comportementaux sont entrés en jeu et façonnent le futur de la grande consommation ». Par conséquent, la vigilance des consommateurs est accrue concernant le contenu de leurs courses alimentaires. Les enseignes de la grande distribution doivent donc doublement s'adapter : leurs produits doivent répondre à des impératifs sanitaires, et il leur faut investir dans le numérique.
Mue numérique
Les entreprises n'ont pas attendu pour entamer leur mue numérique. Mais l'épidémie de coronavirus les force à accélérer encore le pas. Les consommateurs exigent une grande fluidité entre les points de vente physique et les boutiques en ligne. Les enseignes qui ne parviendront pas à s'adapter pourraient tout simplement disparaître du paysage urbain. Moody's s'attend ainsi à ce qu'il y ait moins de magasins dans les prochaines années, en particulier aux États-Unis avec la suppression de nombreux grands centres commerciaux désertés par la clientèle.
Nouvelles habitudes d'achat
Les mesures de confinement ont également poussé les consommateurs à revoir leurs habitudes d'achats. Ils délaissent le textile et l'habillement et privilégient les secteurs de la maison et des loisirs. Les équipements de bureau et le bricolage ont également le vent en poupe. Le télétravail, une tendance de fond qui s'est définitivement imposée avec l'obligation de rester chez soi au printemps, force les consommateurs à s'équiper pour être aussi productifs à domicile qu'au bureau.