La croissance enregistrée en 2017 laissait espérer que tout irait bien en 2018 et les années suivantes. Hélas, après le trou d’air du premier semestre, Paris comme Bruxelles ont dû se rendre à l’évidence et revoir leurs prévisions à la baisse.
La Commission européenne emboîte le pas du gouvernement français, qui a revu à la baisse ses estimations de croissance pour 2018. Bruxelles s’aligne désormais avec les 1,7% de Paris ; pire, l’Hexagone ne devrait enregistrer que 1,6% de croissance en 2019 et en 2020. On s’éloigne sérieusement des prévisions du début d’année qui voyait la France atteindre 2% cette année, puis 1,8% en 2019 ! Il faut dire que 2017 avait été riche d’espoirs avec une progression du PIB à 2,2%.
Toute la zone euro concernée
Quand on se compare, on se console : l’Allemagne aussi est logée à même enseigne. Bruxelles prévoit ainsi une croissance de 1,7% cette année, puis de 1,8% en 2019 (et encore de 1,7% l’année suivante). En ce qui concerne la France, la Commission européenne estime que malgré la baisse prévue, les fondamentaux de l’économie tricolore demeurent « robustes », portée par les mesures fiscales du gouvernement qui vont permettre à la consommation de rebondir. Les investissements, tout comme le commerce, apporteront une contribution essentielle à cette croissance.
Déficit maîtrisé
La France va rester dans les clous de Bruxelles, avec un déficit sous les 3% : la Commission s’attend à 2,6% en 2018, puis 2,8% en 2019 et 1,7% en 2020. Les économistes européens ont identifié plusieurs difficultés qui dégradent les perspectives de progression du PIB : la hausse des coûts de l’énergie et du pétrole, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, et les incertitudes géopolitiques. La zone euro devrait enregistrer elle aussi un ralentissement de la croissance, qui sera de 2,1% cette année, puis de 1,9% en 2019 et 1,7% en 2020.