La croissance : requise, à surveiller et à comprendre

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Par Jean-Yves Archer Modifié le 25 mai 2012 à 3h03

La croissance économique correspond à l'augmentation soutenue de la production d'un pays. Si c'est un phénomène de court terme, alors on parle de simple expansion.

La croissance est posée comme un bienfait lié à l'idée de développement et de progrès. Toutefois les éminents économistes du Club de Rome fondé en 1968 ont publié en 1972 un manifeste intitulé " halte à la croissance ! " où leur aspect visionnaire des externalités négatives de la croissance ( pollution, etc ) mérite d'être souligné. A peu près à la même époque divers courants s'opposaient à la croissance, fruit d'une civilisation matérialiste à outrance. Ainsi l'a théorisé le philosophe nord-américain Herbert Marcuse avec sa notion de croissance zéro.

La croissance est requise

L'accroissement de la richesse nationale est requise pour plusieurs raisons. Citons les deux principales : d'une part, on sait qu'une croissance inférieure à 2% dans les pays d'Europe de l'Ouest revient à voir le chômage augmenter dans ses aspects conjoncturel mais aussi structurel. Par exemple lorsqu'il y a fuite de croissance du fait de délocalisations. Parallèlement la croissance est requise car elle génère des rentrées fiscales qui facilitent la résorption indispensable des dettes des Etats.

La croissance est à surveiller

Tout n'est pas satisfaisant dans le processus de croissance ( exemple des sols souillés par les nitrates issues de l'agriculture intensive, etc ) et elle doit être encadrée par des normes professionnelles. Deux exemples : l'interdiction du plomb dans les carburants a vraiment modifié la donne ( qualité de l'air, arrêt des pluies acides et de la déforestation ) et internet évite de consommer des tonnes de pâte à papier préservant ainsi les arbres du Morvan et autres.

La croissance est à comprendre

La fonction de production qui unit le capital et le travail relève d'une alchimie complexe et à cela il convient d'ajouter le facteur résiduel qui mesure notamment les effets d'accélérateur du progrès technique. Le modèle keynésien de Harrod garde du sens : il distingue le taux de croissance naturel du taux de croissance anticipé qui, lui, guide la politique d'investissement des firmes.

Comprendre la croissance consisterait à savoir répondre à une interrogation : faut-il des gains de productivité pour déclencher la croissance ou à l'inverse faut-il d'abord de la croissance pour finaliser l'essor de la productivité ? C'est une question fondamentale qui a été formulée en 1948 sous le nom de loi de Verdoorn et qui se pose encore aujourd'hui...

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Jean-Yves Archer est énarque ( promotion Léonard de Vinci ), économiste et fondateur de Archer 58 Research : société de recherches économiques et sociales. Depuis octobre 2011, il est membre de l’Institut Français des Administrateurs (IFA).  

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