L’écotaxe est morte, vive les péages transit poids lourds !

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 22 juin 2014 à 20h35

Le dossier écotaxe était miné depuis la « fronde » des bonnets rouges bretons l'automne dernier. Le gouvernement, qui marche sur des charbons ardents, a revu ses ambitions à la baisse.

Exit l'écotaxe, remplacée par des péages

De fait, c'est un tout nouveau dispositif de péage qui va remplacer l'écotaxe honnie : les péages « transit poids lourds ». Les fameux portiques, dont certains ont fait les frais de la contestation des petits patrons bretons, seront recyclés pour mesurer les passages des camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur les axes autoroutiers dits de « grand transit ».

Alors que l'écotaxe devait concerner 15 000 kilomètres de routes, ce nouveau dispositif se contentera de surveiller 4 000 km de routes seulement. La RN4 entre Paris et l'est de la France, la RN10 entre Bordeaux et Poitiers, l'axe Saint-Lô-Nantes via Rennes seront notamment concernés. Les camions touchés par la taxe « transit poids lourds » devront emporter un GPS qui permettra de calculer le montant de la dîme au kilomètre près — soit 13 centimes du kilomètre. Au vu de la réduction drastique de la surface de cette nouvelle écotaxe, les 800 millions d'euros de collecte par an envisagés à l'origine seront fortement réduits.

L'opposition toujours virulente

Parmi les avantages de cette écotaxe revue et largement amendée, celle-ci ne taxera pas les trajets courts. De plus, les camions destinés au transport du matériel agricole ainsi que de la collecte de lait seront épargnés. Ecomouv', la société privée initialement en charge de la collecte de l'écotaxe, est toujours dans la boucle pour la nouvelle mouture de la taxe. Le gouvernement envisage même de rentrer au capital de cette entreprise franco-italienne.

Les anciens opposants à l'écotaxe sont les nouveaux opposants à ces péages transit poids lourds. C'est le cas de Christian Troadec, le maire de Carhaix et porte-parole du mouvement des Bonnets rouges, qui prévient : le « combat » continue. Comme on pouvait s'y attendre, les écologistes sont vent debout contre ce dispositif a minima, tout comme l'opposition. Dominique Bussereau, ancien ministre UMP des Transports, a ainsi déclaré avoir l'impression que « c'est un dispositif riquiqui, c'est-à-dire avec beaucoup moins de routes concernées. Donc j'ai peur que ça ne joue pas son rôle et que le gouvernement n'engrange pas les recettes attendues et dont il a impérativement besoin ».

Il va revenir à Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, de défendre ce nouveau projet en même temps que les propositions pour revoir le modèle énergétique français.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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