Les Européens décident aujourd’hui du sort de la dette grecque

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Par Laure De Charette Modifié le 26 novembre 2012 à 5h46

Ces dernières années, le club de Paris, qui rassemble les créanciers des pays pauvres, a décidé d'annuler la dette de plusieurs d'entre eux. Le dernier en date, la Guinée, a vu son ardoise quasiment totalement effacée le 25 octobre dernier, tout comme la Côte d'Ivoire, au mois de juin.

Depuis 1956, le montant total de la dette traitée par les accords du Club de Paris s'élève à 563 milliards de dollars, soit environ 400 milliards d'euros. Mais il est désormais question d'en faire autant... avec la dette grecque qui pèse ou pesait 350 milliards d'euros ! Ce week-end, la presse allemande a à son tour commencé à évoquer cette idée. Les créanciers publics d'Athènes, à savoir les dix-sept ministres des Finances de la zone euro, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, ainsi que le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, se retrouvent en effet aujourd'hui à Bruxelles. Au menu, de nouvelles discussions visant, en quelque sorte, à sauver la Grèce. Hier, Pierre Moscovici, ministre des Finances, a déclaré que l'Europe est « tout près » d'un accord.

Concrètement, tout ce petit monde s’est déjà accordé ce week-end par téléphone sur trois choses : un, la réduction des taux d’intérêt des prêts consentis aux Grecs. Reste à définir le montant de cette baisse. Deux, la rétrocession à la Grèce d’une partie des gains réalisés par les banques sur les obligations grecques qu'elles détiennent. Reste à savoir combien. Trois, le rachat de dette grecque par elle-même. Là encore, reste à savoir dans quelle proportion et avec quel argent. Mais un autre scénario pourrait lui aussi être discuté : l'effacement partiel, dans les deux années à venir, d'une partie de la dette grecque détenue par les créanciers institutionnels comme le FESF ou le FMI et la Banque Centrale Européenne. Les créanciers privés de la Grèce ne détiennent en effet "que" un tiers de sa dette, et ont déjà du accepter de s'asseoir sur une partie de la valeur des Bons du Trésor grecs.

L’enjeu de ce nouveau sommet est notamment de débloquer une tranche d'aide à la Grèce, d'un montant de 31 milliards d'euros, sur les 44 milliards promis. Athènes ayant entrepris les réformes exigées, elle attend désormais un réel coup de pouce pour l’aider à réduire sa dette.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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