Les Français restent attachés à leur modèle social, malgré -ou grâce- à la crise; un modèle qui leur permet de moins subir les effets des difficultés de l’économie du pays, même si tout n’est évidemment pas rose.
Un sondage du Commissariat général à la stratégie et à la prospective portant sur le projet « Quelle France dans 10 ans ? » montre qu’une majorité de Français ont confiance dans leur système social, en particulier la santé. 8 interrogés sur 10 estiment qu’une société juste doit atteindre l’objectif d’assurer un minimum vital pour chaque individu; ils partagent également à 58% la nécessité de réduire les inégalités.
De lourdes préoccupations
Le chapitre des préoccupations est long. La troisième inquiétude des Français interrogés, après l’augmentation des inégalités et les préoccupations économiques, est l’endettement des États : 61% proposent de réduire les dépenses, 30% d’augmenter les impôts (la pression fiscale n’est donc pas encore perçue par tous comme complètement étouffante). Néanmoins, il est nécessaire de continuer à investir dans les domaines de l’emploi, de la santé et des retraites; pour améliorer ces secteurs, 76% des personnes interrogées pronostiquent un ciblage des prestations, 60% l’accroissement des dépenses de prévention. Plus de la moitié des Français sont prêts à payer plus pour garantir la qualité du système éducatif, de santé, ou encore des retraites.
Des solutions pour améliorer la situation
Il n’en reste pas moins que la vision de l’économie des Français est sombre. À 67%, ils se disent pessimistes pour le pays, mais optimistes pour leur propre situation (57%). La croissance devrait être faible (46%), voire nulle (26%) dans les dix prochaines années. Pour s’en sortir, ils misent volontiers sur le développement de l’industrie plutôt que les services. Les autres solutions envisagés pour améliorer l’économie du pays sont la coercition (empêcher la délocalisation des entreprises), la formation professionnelle et l’allègement des charges. Augmenter ou réduire le temps de travail emportent chacun une moitié des voix.