La filière du biométhane souhaite peser sur les orientations du secteur

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Par Michel Delapierre Modifié le 29 novembre 2022 à 9h25
Agriculture France Developpement Futur Marche

Encore peu connu du grand public, la filière veut muscler son lobbying en se dotant d'un think-tank.

Le biométhane fait partie des énergies renouvelables de dernière génération. On connaissait la méthanisation, l’utilisation de déchets organiques, principalement issus de l’agriculture, pour produire de l’électricité et de la chaleur. Il est désormais possible de purifier ce gaz pour en faire du biométhane, un « gaz vert » qui n’émet quasiment pas de CO2 et pas du tout de particules fines.

Outil à part entière des stratégies de transition énergétique, le biométhane suscite donc un intérêt croissant auprès des politiques et des industriels.

Objectifs atteignables ?

En France, la Ministre de l’Environnement Ségolène Royal a fixé des objectifs ambitieux : injecter du biométhane dans les réseaux pour atteindre 6 à 8 TWh par an en 2023.

A l’heure actuelle, l’énergie produite se situe autour des 300 GWh par an et s’articule autour de 19 usines utilisant pour la plupart des effluents agricoles.

Même si la Ministre promet le déblocage de 300 nouveaux projets d’injection, la filière met toutefois du temps à décoller.

En effet, les problèmes sont nombreux.

Il faut tout d’abord convaincre les agriculteurs souvent dubitatifs vis à vis de la rentabilité de projets qui coutent chers, 1,5 million d’euros en moyenne. Des projets qui sont également long à mettre en place, 3 à 5 ans, dans des cadres règlementaires toujours complexes. Sans parler des associations écologistes qui redoutent le développement de fermes usines du type ferme des Mille Vaches. Enfin, dernier point et non des moindres, trouver les financements auprès des banques et des investisseurs.

Si elle est promise à un avenir radieux, la filière a donc besoin d’étoffer son lobbying pour convaincre les différentes parties prenantes.

France Biométhane: communiquer et peser sur les décisions

Pour se faire entendre, elle a créé France Biométhane, un think-tank visant à informer le public et les décideurs sur le rôle du « gaz vert » dans la transition énergétique.

Autour de son président Cédric de Saint-Jouan, co-fondateur de la société Vol-V, cet observatoire regroupe l’économiste Philippe Chalmin, Denis Clodic, président de l’ EReIE et les poids lourds du secteur: GRDF, Air Liquide, GRTgaz, l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), Cap Vert Energie, Evergaz, la Banque Populaire Atlantique.

Un groupe qui aura désormais les moyens de faire entendre sa voix dans le paysage énergétique français.

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