Le coup d’état manqué de François Hollande

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Par Alain Dumait Publié le 29 mai 2014 à 2h13

C’était certainement une bonne idée pour le Président de la République de s’inviter hier soir au journal de 20 heures, avec son bobino (mal) enregistré… A la seule condition d’avoir quelque chose à dire ou à annoncer !…

Il avait pourtant une occasion exceptionnelle de faire de la politique, bien politicienne, comme on sait en faire – en principe – quand on a été pendant de longues années le 1er secrétaire du Parti socialiste.

Il aurait pu dire :

"mes chers compatriotes, l’heure est grave, l’extrème droite est aux portes du pouvoir. Mon devoir est d’organiser la défense de la Ripoublique menacée par la démagogie manipulée par une bande de fascistes !

Ils me demandent de dissoudre l’Assemblée nationale ? Je le fais ! Des élections générales seront donc organisées avant le 30 juin 2014, pour le premier tour de ce scrutin.

A l’issue de cette consulatation, je recevrai les principaux dirigeants des partis politiques, je leur demanderai de constituer une majorité et je désignerai un Premier ministre représentatif de celle-ci, qui pourra compter sur elle pour mener les réformes necessaires au redressement du pays… Bla-bla-bla…"

On sait que François Hollande pense, contre toute évidence, pouvoir se représenter en 2017. C’est l’obsession qui guide son (in)action.

Il commence aussi à réaliser que le retour de la croissance et des emplois ne va pas revenir toute seule, miraculeusement. Et il sait aussi que, selon lui, les réformes necessaires sont trop difficiles à faire avaler à son électorat d’instits’ et de ronds-de cuir…

Il lui faut donc faire de la politique puissance 2.

Manuel Valls est déja carbonisé. Promettre de nouvelles baisses d’impot alors que le plan d’économies est toujours dans les nuées signe, s’il en était besoin, son irréalisme.

En redistribuant les cartes avec une dissolution anticipée le président améliore, contre toute attente, ses chances de pouvoir l’emporter an 2017.

En effet, il oblige l’UMP, écloppée, et le PS, défait, à se regrouper autour des centristes insurmersibles. C’est ça ou le FN, autant dire le chaos !…

Soit que ce gouvernement type IVème République réussit – façon Félix Gaillard en 1957 – et François Hollande peut prétendre y être pour quelque chose. Soit il échoue, ce qui est le plus probable, et l’actuel chef de l’Etat peut être le mieux placé pour prendre la tête de la coalition anti-FN, d’autant plus menacante pour la Ripoublique que le scrutin à la proportionnelle, si cher aux frontistes (cf notre édito d’hier), a été entre temps adopté par ses adversaires unanimes pour faire le contraire de ce qu’ils disaient souhaiter…

Le soi-disant président a préféré nous servir un petit brouet agrémenté d’un lapsus calami, plutot que d’opérer un coup d’etat constitutionnel. C’est qu’il préfere jouer à la belote qu’au poker…

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Alain Dumait, 65 ans, est journaliste professionnel et éditeur de périodiques.

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