La Game Boy de Nintendo a 25 ans et quelques dents en moins

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 22 avril 2014 à 0h39

Le 21 avril 1989, il y a 25 ans, Nintendo se lançait à l'assaut d'un nouveau marché : celui du jeu mobile. Ce n'était certes pas la première fois que le constructeur japonais s'intéressait à ce secteur - après tout, il avait déjà lancé un grand nombre de jeux à cristaux liquides (les fameux Games & Watch) mais avec la Game Boy, Nintendo adaptait à la mobilité le concept des consoles de salon de l'époque.

Quand Nintendo révolutionnait le marché

La Gameboy et ses cartouches grises ont fait le bonheur de millions de joueurs dans le monde. Selon nos critères d'aujourd'hui, l'appareil a une petite mine, avec son épaisseur de 3,2 cm, son écran 4 couleurs de 2,5 pouces et son processeur poussif. Mais c'était aussi le cas à l'époque ! La concurrence proposait déjà avec les Game Gear (Sega) et Lynx (Atari) des consoles de poche bien plus performantes… mais aussi dévoreuses de piles avec leurs écrans en couleur. Surtout, seul Nintendo a la maîtrise parfaite de l'ergonomie. De fait, la Game Boy appliquait les recettes simples de la NES : une croix, quatre boutons.

Le lancement japonais de la console a été un succès : vendu l'équivalent de 88 euros de l'époque (soit 135 euros au cours actuel, mais en 1990 elle coûtait 590 francs), les 300 000 unités produites ont été épuisés très rapidement. Il a fallut attendre le mois de septembre de l'année suivante pour voir débarquer la console en Europe. Le jeu le plus populaire de l'époque était Super Mario Land, dont la cartouche s'est écoulée à 18 millions d'exemplaires !

La Game Boy, remplacée par les smartphones ?

Nintendo, fidèle à sa réputation de s'adresser à tout le monde sans exclusive, a réussi avec la Game Boy à passionner le public féminin. En 1995, 46% des joueurs étaient… des joueuses, quand elles n'étaient que 29% sur NES. En tout et pour tout, Nintendo a vendu près de 120 millions de Game Boy (y compris la déclinaison avec écran couleur) jusqu'en 2003, où elle a laissé la place à la Game Boy Advance, puis la DS et aujourd'hui, la 3DS avec son écran en relief.

Nintendo cherche aujourd'hui à réitérer l'exploit de la Game Boy, mais malgré tout le talent de l'éditeur, ni la 3DS et encore moins la Wii U ne sont capables d'arriver à la cheville de leur vaillante aïeule. C'est d'autant plus ardu qu'aujourd'hui, les consoles de poche tendent à disparaître au profit des smartphones et des tablettes, qui ont réinventé le jeu mobile : leurs performances sont sans commune mesure avec les consoles portables d'aujourd'hui, et le modèle économique des boutiques (basé sur des titres très peu onéreux) a totalement ringardisé le vieux modèle des cartouches.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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