Pierre Gattaz ne mâche pas ses mots : dans un entretien au Figaro du 21 juillet, le patron du Medef dit tout simplement que "la situation de la France est catastrophique", que "la croissance nest pas là". Et accessoirement que "le pacte [de responsabilité] seul ne suffira pas à redresser la France".
Pierre Gattaz reproche tout d'abord au gouvernement de ne pas être assez loin en matière de réduction des dépenses publiques. Les 50 milliards annoncés ne suffiront pas à rendre la France compétitive par rapport à ses voisins. "Le pacte de responsabilité est très important pour les entreprises" rappelle-t-il ensuite, pour aussitôt ajouter qu'il ne suffira pas même s'il revendique être "le premier à défendre et à promouvoir le pacte". Mais Gattaz réclame une phase 2 à ce pacte, avec des mesures symboliques, comme l'abandon de la taxe à 75 % sur les hauts revenus, ou encore l'arrêt des propositions de lois toxiques, citant la fameuse hausse de la taxe sur les séjours hoteliers, multipliée par quatre, puis abandonnée...
Le pacte de responsabilité ne suffira pas à relancer l'emploi
Le drame, pour Pierre Gattaz, c'est que le pacte de responsabilité ne créera pas d'effets immédiats : "il faudra quelques années pour que le chômage baisse". Le patron du Medef annonce donc que lors de son université d'été, à la rentrée, son mouvement présentera une douzaine de "mesures turbo" capables de générer de l'emploi rapidement. Pêle-mêle, il cite l'interdiction du travail le dimanche ou après 21 heures, des seuils sociaux (9 et 49 salariés, seuils au delà desquels les règles changent dans les entreprises), du montant du smic, de l'emploi à domicile et de l'apprentissage.
Professions réglementée : organiser une concurrence intelligente
Enfin, Pierre Gattaz approuve le choix de réformer les professions réglementées, annoncé par Arnaud Montebourg, mais alert sur les risques de "jeu de massacre" et appelle à l'organisation d'une "concurrence intelligente". Croit-il en Manuel Valls ? "Ce que le Premier ministre a entrepris depuis trois mois va dans le bon sens, Pragmatique, Manuel Valls a pris conscience de la situation du pays". Au moins semblent-ils d'accord sur l'analyse, reste à se mettre d'accord sur les solutions à y apporter !