La guerre commerciale qui se prépare entre les États-Unis et la Chine pourrait bien être une chance pour l’Europe, assure Christine Lagarde.
Une Europe unie a une carte à jouer dans la guerre commerciale impulsée par l’administration Trump contre la Chine. « Dans le rapport de force qu'on voit se profiler entre les Etats-Unis d'une part et la Chine de l'autre, qui représentent deux formes complètement différentes d'un même élan capitalistique, l'Europe peut jouer une carte tout à fait particulière », a assuré la directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI). Les deux puissances qui s’opposent ont besoin de l’Europe : sans le vieux continent, « l'un ou l'autre des deux pouvoirs n'a pas suffisamment de levier sur l'autre », a-t-elle expliqué durant les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
Europe unie
Ce point de vue pourrait rasséréner les tenants d’une Europe unie contre les mesures protectionnistes imposées par la Maison Blanche. Jusqu’à présent, l’Union européenne a tenu bon, notamment en mettant en place des contre-mesures face aux tarifs douaniers sur le métal et l’aluminium. Mais on a pu entendre des voix dissonantes venant de pays de l’Europe de l’Est, prompts à soutenir les mesures de protection de Donald Trump. Pour Christine Lagarde, « l’Europe est stratégique pour l'un comme pour l'autre » des grandes puissances. En particulier dans le secteur du commerce.
Source d’inspiration
L’Europe a vocation à être un « acteur de son destin en même temps qu'une source d'inspiration pour beaucoup d'autres pays du monde », a-t-elle poursuivi. Mais les Européens doivent être « ensemble » pour représenter « une force, une puissance ». « Lorsqu'ils sont unis, ils ont une véritable voix au chapitre », a jugé Christine Lagarde, qui a par ailleurs salué la présence de l’Union européenne à un sommet à Pékin les 16 et 17 juillet.