61% des Français veulent que François Hollande parle en priorité de l’emploi au Journal télévisé

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Par Frédéric Latrobe Modifié le 28 mars 2013 à 1h57

Avant l'intervention de François Hollande au JT de France 2, jeudi, le dernier sondage Tilder-LCI-OpinionWay en date de ce mercredi 27 mars, révèle que plus de la moitié des Français souhaitent que le Président de la République annonce en priorité de nouvelles mesures pour l'emploi.

Deux enseignements peuvent être tirés de ces résultats. C'est tout d'abord la confirmation d'un changement de nature plus que d'un changement de degré des inquiétudes des Français. La crise est passée par là et les préoccupations économiques et sociales sont en tête des priorités.

Le problème pour la communication gouvernementale est que cela fait près d'un an que l'exécutif s'exprime sur ces sujets, ce qui prouve un certain déficit d'audience, de confiance ou de réassurance. Le changement de nature en tout cas est significatif car la sécurité n'est plus par exemple la priorité des Français, ce qui devra peut-être conduire François Hollande à jouer Bercy plus que Beauvau dans sa communication aux Français.

Le deuxième enseignement est que les Français attendent que le Président de la République leur parle d'eux, à travers les questions économiques et sociales. Les affaires judiciaires, le Mali ou encore le mariage pour tous ne sont pas attendus : c'est un élément important à prendre en compte si le Président souhaite que sa communication télévisée recrée du lien de proximité par les mots, peut-être plus efficacement que par des déplacements qui ne sont pas toujours des réussites.

L'autre question de ce sondage portait sur le choix entre l'annonce, par François Hollande, de nouvelles mesures pour accélérer le rythme des réformes (59% sont favorables), ou bien qu'il fasse d'abord de la pédagogie sur les mesures déjà prises (39% sont favorables).

Les Français ne veulent pas d'une explication de texte, mais attendent la précision d'une feuille de route. Ce résultat ne simplifie pas l'équation de communication du Président de la République pour trois raisons principales : tout d'abord, il n'a pas forcément sous la main de quoi faire des annonces nouvelles et sur les sujets déjà lancés, comme les retraites ou les allocations familiales par exemple, il ne peut arbitrer au risque de ne pas respecter sa volonté de dialogue et de concertation.

Deuxièmement, ce besoin de mesures nouvelles illustre surtout le besoin de sens et de lisibilité : le manque de réformes structurantes ou présentées comme telles donne à penser que le changement promis n'a pas eu lieu. Enfin, François Hollande critiquait le rythme sarkozyste durant la campagne : trop, trop vite, or cela est devenu le rythme du quinquennat et de la crise. Pour François Hollande, le « laisser du temps au temps » mitterrandien n'est plus qu'un lointain souvenir de conseiller élyséen. En réalité, quand on interroge les Français sur leurs attentes, ils expriment surtout leur impatience et la communication de l'exécutif doit en tenir compte.

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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