ISF : la réforme impossible

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 19 septembre 2012 à 4h54

Avec la réforme de l'ISF, le gouvernement est tombé sur un os de taille. En voulant faire de la réforme de l'impôt sur la fortune un symbole, parallèle à celui consistant à vouloir taxer les revenus supérieurs à 1 million d'euros à hauteur de 75 %, les fiscalistes passés de la rue de Solférino (siège du PS) à Bercy (siège du ministère des Finances, 3 kilomètres plus à l'est en suivant la Seine) ont eu les yeux plus gros que le ventre.

En cause : l'impossibilité juridique de taxer un revenu comme un patrimoine au dessus d'un seuil créant "une rupture caractérisée de l'égalité devant les charges publiques", comme l'a rappelé le Conseil consitutionnel dans un avis consultatif cet été. En voulant augmenter le barème de l'impôt sur la fortune, de trop nombreux foyers imposés se seraient retrouvés privés de la quasi intégralité de leurs revenus pour s'acquitter de tous leurs impôts, ISF inclus.

Conséquence, la formule qui marche pour allourdir un peu l'ISF sans risquer d'être retoqué par le Conseil Constitutionnel est la formule... de 2010, avec 6 tranches d'impôt, commençant à 0,55%. en revanche, le seuil de déclenchement de l'ISF qui était de 790 000 euros en 2010 sera lui maintenu à son seuil actuel, à savoir 1,3 million. Le fait que Valérie Trierwieller et François Hollande, concubin aux yeux de la loi, aient un patrimoine commun à peine inférieur à 1,3 milion d'euros a-t-il joué (lire : ISF 2012 : Hollande Trierwieller doivent ils déclarer ?)

Dans tous les cas de figure, si le bouclier fiscal tant décrié par la gauche a disparu, toujours pour des raisons de constitutionnalité de l'impôt, le gouvernement devrait mettre en place un plafond pour tous les impôts qui frappent un foyer fiscal. Soit tous impôts cumulés, 80 %. Michel Rocard ancien premier Minstre, lui, avait fixé ce plafond à 85 %. Question d'audace ?

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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