La majorité des Français ont une mauvaise image des syndicats

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Par Laure De Charette Publié le 29 février 2016 à 6h00
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8%Moins d'un salarié sur dix est syndiqué en France.

"On est ceux qui ont le plus grand nombre de syndicats et le moins grand nombre de salariés inscrits dans ces syndicats" avait déclaré la députée Les Républicains Nathalie Kosciusko-Morizet, causant une vive polémique. Elle n’avait pas tout à fait tort, et un sondage récent permet de comprendre pourquoi.

Lâches mais indispensables

Il y a peut-être une raison pour laquelle peu de Français sont syndiqués (seulement 8 %, ce qui représente environ deux millions de salariés, contre 23 % en moyenne en Europe). D’après le sondage Odoxa pour Le Parisien et Aujourd’hui en France, publié récemment, les deux tiers des Français (65 %) n’ont pas une bonne image des syndicats. Et plus de la moitié (59 %) ne leur font pas confiance pour défendre les intérêts des salariés.

Ce désamour a de multiples raisons : à entendre les sondés, les syndicats sont à la fois trop politisés (pour 77 % des sondés), pas efficaces (73 %), trop nombreux (68 %), pas ouverts au dialogue (64 %), pas courageux (62 %), éloignés des réalités du terrain (59 %) ou encore démagogiques (57 %). Cela fait beaucoup !

Malgré tout, les Français les jugent utiles (56 %), notamment quand il s’agit de négocier les contours d’une réforme économique. Une majorité de sondés préfère d’ailleurs voir les syndicats engager une négociation avec les autorités plutôt qu’organiser une confrontation, avec manifs, grèves et ultimatums à la clef.

Des syndicats à la pelle

Comme l'affirmait Nathalie Kosciusko-Morizet, la France compte une forte concentration d'organisations syndicales. D'après la base de données de l'Institut des études du travail de l'Université d'Amsterdam, la France compte sept grandes confédérations syndicales, c'est autant qu'en Italie et plus qu'ailleurs en Europe.

En Europe, seule l'Estonie a un taux de syndicalisation plus faible, d'après les chiffres de l'OCDE.

Reste que dans certains pays d’Europe, l'appartenance à un syndicat conditionne l'accès à des politiques publiques, comme l'assurance chômage, voire l'assurance-maladie. Les salariés ont donc plutôt intérêt à adhérer à un syndicat. Ce qui n’est pas le cas dans l’Hexagone.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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