Pour sortir de la crise, l’OCDE propose que la BCE lance la planche à billets, comme les États Unis et le Japon

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Par Laure De Charette Modifié le 13 décembre 2022 à 20h41

Et si les Européens copiaient les Américains, les Japonais et les Chinois en matière de politique financière : à savoir faire tourner la planche à billets ? La manœuvre est tentante mais risquée... L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui rassemble une trentaine de pays développés, a publié hier à Paris ses dernières prévisions économiques. Et les a conclues avec un appel à la Banque centrale européenne : il faut qu'elle adopte la stratégie américaine.

Aux Etats-Unis, l'économie est en train de repartir : ils devraient connaître une croissance de 1,9% (contre 0,6% prévu en zone euro, et -0,3% prévu en France). Alors pourquoi ne pas suivre leur modèle ?

Aux Etats-Unis, la planche à billets tourne à mille à l'heure depuis 2008, une méthode destinée à créer de la monnaie, des milliards de dollars, pour racheter la dette des Etats-Unis et ainsi soutenir -artificiellement- l'économie américaine et relancer la croissance.

Sauf qu'en février dernier, la banque centrale américaine (la Fed) aurait fait savoir lors d'une réunion à huit clos qu'elle commençait à songer sérieusement à limiter voire même à stopper l'achat de bons du Trésor. En clair, qu'elle réfléchit à arrêter de faire tourner la planche à billets. Certains ont rebaptisé cette technique l'« helicopter money » : un largage de dollars depuis un hélicoptère, susceptible de créer une inflation galopante.

La Chine et plus récemment le Japon aussi sont soupçonnés de produire de la monnaie pour mieux la déprécier, pour relancer leur balance commerciale et soutenir ainsi leurs économies. En maintenant artificiellement leur monnaie en dessous de sa valeur naturelle, ils peuvent doper leurs exportations !

L'Europe s'y est toujours refusé. Résultat : l'euro est une des monnaies les plus chères du monde, ce qui met à mal les efforts de relance économique de la région car nos produits deviennent trop chers à l'export.

Du côté des Français, on a déjà fait savoir que cette stratégie ne nous plaisait guère. « C'est très délicat techniquement. Personnellement, je ne suis pas convaincu qu'il y a un intérêt à le faire » a déclaré le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Sera t-il entendu ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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