Alors que le ministère du Travail, en accord avec les spécialistes et afin d’éviter que les entreprises ne deviennent des lieux de contamination massive par la Covid-19, a instauré le port du masque obligatoire pour tous les salariés sauf dans les bureaux individuels, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, a exprimé son opposition à la mesure lors de l’ouverture de l’université d’été du syndicat des patrons.
Masque obligatoire en entreprise : le Medef appelle à la « souplesse »
Le port du masque obligatoire dans les entreprises française ne plaît guère au patron des patrons : le 26 août 2020, lors de son discours d’ouverture de l’université d’été du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux en a appelé au gouvernement. Il demande « un peu de souplesse » pour les entreprises afin qu’elles puissent s’organiser au mieux. Pour lui, l’annonce du gouvernement a été « un peu brutale », bien qu’en réalité le protocole sanitaire à appliquer dès le 1er septembre 2020 n’ait pas encore été totalement dévoilé.
Son discours a été remarqué par son entrée : Geoffroy Roux de Bézieux a choisi l’hymne gay et féministe « I Will Survive » de Gloria Gaynor, pour lancer un appel aux Français. Il a déclaré que le maintien de ce rendez-vous annuel qu’est l’université d’été du Medef, bien qu’en nombre réduit, était « un message à nos salariés et à nos concitoyens : oui le Covid-19 est là, mais on peut, mais on doit se réunir, on doit continuer à consommer, à produire, bref à vivre ».
L’appel à la consommation fait écho à celui du gouvernement qui ne cesse de répéter que pour relancer l’économie les Français doivent dépenser tout ou partie des plus de 60 milliards d’euros qu’ils ont économisé durant le confinement. Mais l’incertitude sur l’avenir, l’emploi et la crise économique semblent faire préférer aux Français une attitude de fourmi à celle de cigale.
Le débat sur le temps de travail relancé ?
Autre annonce de Geoffroy Roux de Bézieux, courte mais remarquée, a été celle sur le temps de travail. Le président du Medef avait déjà créé un micro-scandale au printemps en demandant la réouverture du débat.
Le président du Medef avait déclaré, le 11 avril 2020 soit en plein confinement généralisé de la population française, « il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ». Une formulation a minima maladroite qui avait été fustigée, bien que le gouvernement d’alors avait, parfois, été séduit. Finalement, face au tollé, Geoffroy Roux de Bézieux a rétropédalé quelques jours plus tard, estimant avoir été mal compris : « le débat est clos d'une certaine manière, puisqu'ils ont tous répondu plus ou moins fortement qu'il n'en était pas question ».
Il semble toutefois penser que désormais le temps est propice à relancer le débat : « je pense qu’il faut rouvrir le débat », a-t-il déclaré en parlant du temps de travail. L’occasion rêvée : les négociations sur la réforme des retraites qui devrait être relancée par le gouvernement. Un débat qui attendra un peu, donc, mais que le président du Medef espère n'attendra pas « 2022 ».