Vous avez compris ? C'est clair comme un formulaire CERFA. Reprenons : aujourd'hui, la règle, c'est l'interdiction du travail du dimanche. Mais les maires ont cependant la possibilité d'accorder des dérogations au cas par cas, à raison de cinq maximum par an. Seulement voilà, certains maires n'en abusent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'ils n'en délivrent aucune, les méchants.
Tonton Macron n'est pas content, et pour la peine, change les règles. Désormais, ce sera douze ouvertures autorisées le dimanche, toujours sous le contrôle des maires, qui, toujours, devront délivrer les autorisations au cas par cas. Mais pour ceux qui faisaient jusqu'ici la sourde oreille, ils auront l'obligation de délivrer au moins cinq dérogations par an, sinon pan-pan ! Dans les faits, si un maire, pour des raisons qui le regardent, refuse de délivrer tout de même une autorisation, il faudra que le demandeur saisisse le tribunal administratif en référé liberté et du même coup se mettre mal avec la municipalité. Excellente chose lorsque l'on est commerçant.
A la mesure "d'assouplissement" du travail du dimanche s'ajoutera la possibilité d'ouvrir également pour les commerces installés depuis quelques années dans les gares. Une dizaine de gares (on imagine à Paris, Lyon, Marseille et ?) devraient être concernées par cette dérogation, accordée depuis des lustres aux boutiques d'aéroports. Quant aux zones à fort potentiel touristique, dans lesquelles l'ouverture du dimanche est en théorie autorisée mais dans les faits, cause bien des souçis aux enseignes qui s'y trouvent, un nouveau décret en "précisera les contours".
On imagine qu'Emmanuel Macron, fervent adepte de la simplification administrative et de la libéralisation de l'économie, a du avaler pas mal de couleuvres pour pondre d'une telle mesure-souris. Pour justifier ces annonces, le jeune ministre de l'Economie a pourtant expliqué que "nous vivons dans le monde de l'Internet, celui d'Amazon qui réalise un quart de sn chiffre d'affaires le dimanche" et que la France a "un besoin de modernité". Sans rire...