Travail du dimanche et simplification administrative : ce sera cinq mais douze mais pas moins de cinq

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 15 octobre 2014 à 16h08

Vous avez compris ? C'est clair comme un formulaire CERFA. Reprenons : aujourd'hui, la règle, c'est l'interdiction du travail du dimanche. Mais les maires ont cependant la possibilité d'accorder des dérogations au cas par cas, à raison de cinq maximum par an. Seulement voilà, certains maires n'en abusent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'ils n'en délivrent aucune, les méchants.

Tonton Macron n'est pas content, et pour la peine, change les règles. Désormais, ce sera douze ouvertures autorisées le dimanche, toujours sous le contrôle des maires, qui, toujours, devront délivrer les autorisations au cas par cas. Mais pour ceux qui faisaient jusqu'ici la sourde oreille, ils auront l'obligation de délivrer au moins cinq dérogations par an, sinon pan-pan ! Dans les faits, si un maire, pour des raisons qui le regardent, refuse de délivrer tout de même une autorisation, il faudra que le demandeur saisisse le tribunal administratif en référé liberté et du même coup se mettre mal avec la municipalité. Excellente chose lorsque l'on est commerçant.

A la mesure "d'assouplissement" du travail du dimanche s'ajoutera la possibilité d'ouvrir également pour les commerces installés depuis quelques années dans les gares. Une dizaine de gares (on imagine à Paris, Lyon, Marseille et ?) devraient être concernées par cette dérogation, accordée depuis des lustres aux boutiques d'aéroports. Quant aux zones à fort potentiel touristique, dans lesquelles l'ouverture du dimanche est en théorie autorisée mais dans les faits, cause bien des souçis aux enseignes qui s'y trouvent, un nouveau décret en "précisera les contours".

On imagine qu'Emmanuel Macron, fervent adepte de la simplification administrative et de la libéralisation de l'économie, a du avaler pas mal de couleuvres pour pondre d'une telle mesure-souris. Pour justifier ces annonces, le jeune ministre de l'Economie a pourtant expliqué que "nous vivons dans le monde de l'Internet, celui d'Amazon qui réalise un quart de sn chiffre d'affaires le dimanche" et que la France a "un besoin de modernité". Sans rire...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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