La participation aux bénéfices, instaurée dans certaines entreprises, permet aux salariés de profiter de la bonne santé économique et de la croissance. Elle est, en France, obligatoire chez certaines entreprises, en fonction de leur taille. Mais une proposition de loi pourrait bien la rendre obligatoire pour toutes les entreprises françaises.
TPE et PME exclues de la participation aux bénéfices
Le système de la participation aux bénéfices est un des nombreux systèmes d’épargne salariale disponibles en France. À la fin de l’année, si tout va bien et que la croissance est au rendez-vous, une partie des bénéfices est reversée aux employés. Nombreux sont ceux qui en profitent : depuis 1969, la participation est obligatoire dans les entreprises de plus de 100 salariés, et depuis 1990 dans celles de plus de 50 salariés. Mais les autres sont peu nombreuses à l’avoir mise en place : 4% des PME de 10 à 49 salariés et 1,2% des TPE de moins de 10 salariés.
Selon Le Parisien, deux députés LREM, Olivia Grégoire et Cendra Motin, ont l’intention de déposer, la semaine du 22 juin 2020, une proposition de loi qui pourrait résoudre le problème. Elle vise à rendre obligatoire la participation aux bénéfices pour toutes les entreprises en France.
Une bonne idée… à un moment particulier
Si le principe est positif, la participation aux bénéfices est une manière d’inciter les employés à travailler en leur permettant de récupérer une partie du fruit de leur travail, malheureusement la période risque d’être mal choisie. Comme le souligne François Asselin, président de la CPME, dans les colonnes du Parisien, « une telle mesure risque de créer beaucoup de désillusions parmi les salariés, vu l'état dans lequel les TPE-PME vont sortir de la crise sanitaire ». Il est en effet certain que la croissance ne sera pas au rendez-vous en 2020, Bercy tablant sur une récession de 11% en France. Difficile de croire que les bénéfices seront légion.
Néanmoins, si la participation aux bénéfices n’a peut-être pas d’intérêt en 2020, la crise économique ne sera pas éternelle. Certains penchent même pour une « reprise en V », soit un retour très rapide de la croissance dans le monde, ce qui permettrait à la crise du Covid-19 d’être effacée en quelques années, contre près d’une décennie pour la crise de 2008 liée aux subprimes. Une hypothèse optimiste qui, toutefois, est loin de faire l’unanimité.