Malgré une perte de 5 milliards d’euros, PSA Peugeot Citroën est-elle sauvée ?

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Par Gérard Jouany Publié le 13 février 2013 à 16h49

PSA Peugeot Citroën a annoncé ce mercredi une perte historique de 5 milliards d’euros nette alors que le groupe avait réalisé un bénéfice de 588 millions en 2011. Apparemment, ces chiffres sont catastrophiques mais ils marquent peut-être une renaissance de PSA. Quand Philippe Varin, le patron du groupe, parle d’un retour à l’équilibre pour l’année 2014, on peut lui faire confiance. Autrement dit, il a fait le job, il a vendu des bijoux de famille comme le transporteur Gefco, vendu pour partie aux chemins de fer russes et puis surtout il s’est présenté devant la presse et les analystes avec au fond de sa poche un accord signé avec l’ensemble des syndicats sauf la CGT qui entérine la fermeture des usines d’Aulnay sous Bois et la suppression de presque 11 000 postes à Aulnay et à Rennes. Renault, qui présentera ses résultats jeudi matin, est lui toujours à la recherche de son accord de « flexibilité » avec les syndicats.

Au risque de paraître paradoxal, je pense profondément que la firme au lion et la firme aux chevrons sont sauvées. D’autant plus que les 2 marques vont se différencier, notamment Citroën qui va abandonner le milieu de gamme si encombré en Europe pour viser à la fois le haut de gamme (l’expérience de la ligne DS va être poursuivie et renforcée) tandis que des voitures plus simples sans être low cost vont être rapidement proposées aux acheteurs.

Il n’y a pas besoin de nationaliser PSA, a expliqué le ministre Moscovici qui partage en fait cette idée de renouveau du groupe. L’état a fait son devoir en accordant sa garantie à la banque du groupe automobile.

Une incertitude cependant, quid de l’alliance avec General Motors ? Pour Philippe Varin, il s’agit classiquement de faire des économies dans les achats en construisant des plateformes communes mais on voit mal comment un jour PSA pourrait se marier avec Opel qui joue sur les mêmes créneaux. Et puis il faut savoir que GM Europe n’a pas son mot à dire sur ce dossier piloté des États-Unis. Alors rupture de l’accord en cas de nouvelles faiblesses de PSA ou carrément rachat de l’Européen par l’Américain avec de nouvelles fermetures d’usines à la clé ? J’avoue qu’il est impossible d’y voir plus clair en ce moment.

En tout cas, PSA a réjoui la Bourse en gagnant plus de 6 %, selon l’adage il ne faut pas hésiter à passer les comptes à la paille de fer pour plaire à la communauté financière.

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Gérard JOUANY est actuellement consultant spécialisé dans l'automobile, l'aéronautique et l'espace. Il intervient très régulièrement sur France 24 et dans de nombreux colloques. Auparavant,il est passé par Europe 1, la Cinq et BFM. Avec micro et camera, il s'engage dans ses secteurs de prédilection, en participant à de nombreux Paris Dakar ; il a traversé l'Atlantique une première fois en avion de tourisme et une second en hélicoptère ; il a aussi fait un vol en apesanteur dans un avion du Centre National d'études spatiales. Gérard Jouany collabore également au magazine Couleurs Jazz, encore une de ses passions !  

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