Complètement à l'arrêt au début de la crise sanitaire, la filière aéronautique française est finalement parvenue à se redresser grâce aux milliards d'euros d'argent public injectés par l'État. Bruno Le Maire veut maintenant en récolter les dividendes.
Durant une visite dans les locaux d'Airbus à Blagnac, près de Toulouse, le ministre de l'Économie est venu rappeler ce que la filière aéronautique française doit à l'État. Il a en effet rappeler la « réalité d'il y a quatorze mois » : un transport aérien « complètement à l'arrêt » et des perspectives « totalement bouchées pour la filière ». Une situation qui aurait pu déboucher sur une « chaîne de faillites » qui aurait fait disparaître en douze mois « 30 ans d’efforts et un siècle d’histoire industrielle française ». Fort heureusement, cela n'a pas été le cas : l'État a en effet injecté 15 milliards d'euros dans le secteur.
L'aide décisive de l'État
L'aide publique a en effet été décisive pour soutenir financièrement les entreprises du secteur, qui ont bénéficié du chômage partiel, des prêts garantis par l'État, du soutien aux fonds propres. Après avoir traversé sa plus grave crise depuis 1945, la filière aéronautique aurait pu disparaître, a martelé le locataire de Bercy. Selon lui, le secteur est sorti d'affaire, mais « il faut continuer à investir dans les compétences comme dans les nouvelles technologies ». C'est d'ailleurs ce que fait le gouvernement qui mise beaucoup sur l'hydrogène comme carburant du futur pour les avions zéro carbone.
Le transport aérien redécolle plus lentement en Europe
« L’État français a sauvé Airbus, il a sauvé la filière aéronautique et les milliers de personnes qui y travaillent », s'est réjoui Bruno Le Maire. Airbus en particulier semble bel et bien relancé avec un regain d'activité notable qui va pousser le constructeur à augmenter ses cadences de production. Airbus doit rester le premier avionneur mondial, « et la filière aéronautique française et européenne doit rester la première mondiale », a-t-il aussi martelé. Si les commandes reprennent, Bruno Le Maire a déploré que le transport aérien en lui-même redécollait plus lentement en Europe qu'ailleurs, en Chine et aux États-Unis notamment.