La journée de sensibilisation contre la précarité énergétique qui frappe des millions de ménages en France et qui est d’autant plus d’actualité que les prix de l’énergie ont explosé en 2021 aura eu raison d’une pratique historique, décriée chaque année : les coupures d’électricité pour factures impayées. EDF annonce le 12 novembre 2021 y mettre fin.
EDF ne coupera plus l’électricité des ménages mauvais payeurs
Dans un entretien accordé au journal Le Parisien le 12 novembre 2021, deux jours après la première édition de la « Journée contre la précarité énergétique » lancée par de nombreuses associations dont la Fondation Abbé Pierre, EDF s’engage : l’énergéticien annonce qu’il ne coupera plus l’électricité en cas de factures impayées.
Une pratique légale mais qui était décriée par certains élus, notamment de gauche. Les ménages qui ne payaient pas leurs factures à cause de problèmes d’argent pouvaient être privés d’électricité (donc de frigo, de chauffage, d’Internet…) par EDF. L’énergéticien n’avait en effet que l’obligation de respecter la « trêve hivernale » et avait donc l’interdiction de pratiquer ces coupures entre le 1re novembre et le 31 mars.
En-dehors de cette période, selon le Médiateur national de l’Énergie, entre 200.000 et 300.000 ménages étaient ainsi privés d’électricité. Chaque année.
Ce ne sera plus le cas : EDF s’engage à abandonner cette pratique. En lieu et place, une baisse de la puissance sera appliquée, ce que pratiquait EDF durant la trêve hivernale.
La précarité énergétique touche des millions de ménages
Pour les ménages en difficultés, c’est une excellente nouvelle qui les soulagera : la coupure d’électricité empêche de vivre, alors que les impayés ne sont pas liés à leur volonté mais à leurs difficultés financières.
Selon les données mises en avant lors de la « Journée contre la précarité énergétique », 20% des Français déclarent avoir « souffert du froid » durant l’hiver 2020-2021. Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, 5,6 millions de ménages en France sont concernés par au moins un des indicateurs qui définissent une situation de précarité.